L’année 2011 a été une année couronnée de succès pour nos homologues allemands de Bundnis 90/Die Grünen.

Le système électoral allemand est fédéral et les élections nationales ont lieu tous les quatre ans pour désigner les députés du Bundestag. Entre temps, des élections au niveau régional dans les Lander et dans les communes. Le tout – grosse différence avec la France – à des dates différentes.

L’année 2011 a été ce que l’on appelle un « Superwahljahr », avec pas moins de sept élections au niveaux des Lander, plus des élections communales dans trois Lander.

Le bilan des écologistes est excellent. Tout d’abord, pour la première fois, ils ont remporté les élections dans un Land. C’est dorénavant l’écologiste Winfred Kretschman qui préside le Bade Wurtenberg grâce à un score historique de 24,2 % en coalition avec les socialistes crédités de leur côté de 23,1%. Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, cette région n’est plus présidée par les conservateurs.

Ensuite, les Grünen sont dorénavant présents dans tous les assemblées locales. Jusqu’ici, le score des écologistes ne leur permettait pas de franchir le seuil des 5 % nécessaires afin d’obtenir des représentants dans plusieurs Etats de l’ancienne Allemagne de l’est. C’est dorénavant chose faite en Mecklenbourg-Poméranie (8,7 %) et en Saxe-Anhalt (7,1 %) où leur score a plus que doublé.

Dans d’autres Lander, ils ont obtenu des scores très élevés. C’est le cas notamment dans le ville-Etat de Brême où, avec un score de 22,5 %, ils se placent pour la première devant les conservateurs. De même dans la ville-Etat de Berlin, ils ont obtenu 17,6 %. Cependant, ce succès historique restera sans doute gravé dans les mémoire comme la meilleure défaite des écologistes. Pendant de nombreux mois, les sondages les plaçaient en tête de l’ensemble des partis avec parfois des scores dépassant les 30 %.

Cette poussée écolo se retrouve bien entendu au niveau local. Les Grünen ont par exemple obtenu un score de 18,3 % aux élections locales dans le Land de Hesse et remporté le poste de maire dans la ville de Darmstadt (150 000 habitants), avec un score de 32,9 %. A Francfort (680 000 habitants), ils ont connu une progression de 10,5 %, avec un score de 25,8 %, se plaçant ainsi devant les socialistes.

Au delà des scores qui, bien entendu nous font chaud au cœur et nous encouragent, il est intéressant de constater que dans nombre de territoires principalement de l’ouest de l’Allemagne, souvent urbanisées, l’écologie devient une valeur dominante pour de plus en plus de citoyens.

Cette année électorale aura permis aux écologistes allemands de sortir renforcés et de prouver que les sondages favorables dont on les crédite ne sont pas qu’une illusion d’optique. L’ensemble des instituts leur accorde depuis un an, pour les élections nationales, un score avoisinant les 20 %. Si ce score se consolide, la possibilité de voir la première puissance européenne dirigée par un écologiste ne sera plus nécessairement un rêve inaccessible.