Le Parlement polonais examine ce vendredi un projet de loi visant à limiter encore davantage l’accès des femmes à l’avortement, alors que les possibilités d’avorter légalement dans ce pays sont déjà extrêmement restreintes. 
 
Europe Écologie Les Verts, membre du collectif Avortement : les femmes décident, se joint aux mobilisations et rassemblements organisés ce vendredi en soutien aux femmes polonaises et appelle toutes et tous à exprimer leur indignation en y participant. 
 
L’avortement n’est légal en Pologne que dans trois cas : en cas de danger pour la vie ou la santé de la femme, de malformation grave du fœtus ou lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste. Cette proposition de loi vise à interdire l’avortement en cas de malformation grave du fœtus. En pratique, ce sont 96% des avortements légaux en Pologne qui sont pratiqués pour ce motif.
 
Cette nouvelle restriction aux droits des femmes polonaises est extrêmement grave, en particulier pour celles qui n’ont pas les moyens d’aller à l’étranger pour accéder à des services d’avortement sans risque. Restreindre encore le droit à l’avortement porte le risque de voir se multiplier des réseaux parallèles dans lesquels l’avortement est pratiqué illégalement, sans encadrement médical, et qui représentent donc un danger supplémentaire pour la santé voire la vie des femmes qui y ont recours.
 
Les droits des femmes polonaises sont régulièrement attaqués par des propositions de loi dans ce pays qui a l’une des lois les plus restrictives d’Europe. En décembre dernier, le Conseil de l’Europe alertait sur les restrictions mettant en danger la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes dans plusieurs États européens.  
 
Europe Écologie Les Verts soutient les mouvements qui s’opposent à ces tentatives rétrogrades. Au plan européen, il est urgent de s’engager vers l’inscription du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux, et d’instaurer des dispositifs garantissant l’accès de toutes à la contraception et d’avortement.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux