Au Salon de l’agriculture qui s’est achevé il y a quelques jours, les personnalités politiques ont défilé, répétant pour la plupart les promesses du passé à des professions en crise profonde.

Avec 241 000 emplois perdus en 15 ans, la crise agricole est un gigantesque plan social qui ne dit pas son nom, laissant des milliers de Françaises et de Français dans la pauvreté, et désertifiant les campagnes.

Le monde agricole est victime d’une fuite en avant vers plus de productivité et des rendements à court-terme : les investissements, toujours plus considérables, ruinent les agriculteurs. Les intrants chimiques, toujours plus polluants, appauvrissent la terre. La monoculture, sur des surfaces toujours plus grandes, affaiblit la qualité des produits. Le libre-échange, avec toujours plus de pays, comme le Canada via le CETA, perturbe les cours et fragilise les revenus des agriculteurs.

À tous ces fléaux s’ajoute les effets désastreux des pesticides sur la santé des agriculteurs et de leur famille.

Europe Écologies Les Verts rappelle qu’il est nécessaire de soutenir les agriculteurs en grande difficulté.

Pour les écologistes, il est temps de changer de modèle et d’engager une transition vers une agriculture biologique et paysanne. Il est désormais démontré que travailler sur de plus petites surfaces permet de mieux rémunérer l’agriculteur si la production est de qualité. Les principes de l’agro-écologie permettent une moindre dépendance des agriculteurs aux aléas naturels et économiques. La limitation des surfaces par agriculteur doit permettre d’installer de nouveaux paysans entrainant l’augmentation du nombre d’agriculteurs et la revitalisation des campagnes. La passage à une agriculture biologique et respectueuse de l’environnement serait une bonne nouvelle pour la santé des agriculteurs comme des consommateurs.

Parmi les outils pour y parvenir, il y a bien évidemment la réforme de la Politique agricole commune (PAC) dont les aides sont principalement attribuées à la surface au détriment de critères de production plus vertueux. Il faut également revoir la politique foncière pour mettre fin à l’artificialisation des terres agricoles et aider à l’installation de nouveaux paysans. Il faut enfin réorienter la politique de formation et de recherche en agriculture pour former les jeunes agriculteurs aux techniques respectueuses de l’environnement et faciliter  l’accompagnement des agriculteurs par les associations de développement agricole.

Julien Bayou, Sandra Regol, porte-parole nationaux