Avec l’intervention de l’armée turque à Afrin et plus largement au Rojava, dans le nord de la Syrie, un chapitre supplémentaire s’ajoute à la guerre qui la déchire depuis des années. Cette menace d’invasion d’une région kurde par le gouvernement de R. Erdogan fait encore reculer les espoirs de paix.

Depuis le 19 janvier, l’armée turque bombarde les positions des forces de défense kurdes dans la région où elles combattent aux côtés de la Coalition internationale contre Daesh.

Parallèlement à l’intensification des arrestations arbitraires de député-e-s, maires, journalistes et représentant-e-s de la société civile, le régime de l’AKP, afin de recevoir l’appui de son extrême droite , a déclaré la guerre contre les kurdes à l’extérieur de ses frontières.

R. Erdogan joue la carte de la guerre pour redorer son blason alors que sa cote baisse dans les enquêtes d’opinion. Afin de remporter les élections de 2019, il tente de pousser la Turquie vers une aventure militaire. Il pense qu’en durcissant cette politique, en créant davantage de polarisation, il apparaîtra à nouveau comme un recours pour les électeurs. C’est une stratégie électorale indigne, car c’est aussi un jeu dangereux qui risque de plonger la Turquie dans un tourbillon de violence.

Dans une région déjà à feu et à sang, où se nouent des enjeux climatiques et énergétiques importants, avec la question de l’eau, de la sécheresse, les ressources pétrolifères, une telle invasion est une menace pour les populations et pour la géopolitique mondiale.

Les écologistes s’inquiètent de cette fuite en avant, qui provoquera des troubles en Turquie et au Kurdistan, et risque d’amener une nouvelle vague de réfugié-e-s venant remplir les camps déjà surpeuplés aux frontières de l’Europe.

Europe Écologie Les Verts se prononce pour que l’Union européenne, qui a confié à la Turquie la charge de contrôler les migrations, contre finances, intervienne rapidement. L’Union européenne, mais aussi la communauté internationale doivent immédiatement prendre des dispositions pour qu’un terme soit mis à ces agressions.

Europe Ecologie Les Verts défend l’autonomie du Kurdistan, promis depuis plus d’un siècle par les puissances coloniales.

 

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole

Leila Binici et Abdessalam Kleiche, co-responsables de la commission transnationale