Depuis 2015 et l’annonce par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), nous savons que la cuve et le couvercle du futur réacteur de l’EPR de Flamanville sont défectueux. Des tests sur la composition de leur acier ont montré des anomalies qualifiées, à l’époque, de « très sérieuses » par l’ASN.

 

Or, ces deux équipements sont cruciaux pour la garantie de sûreté du réacteur. EDF, maître d’œuvre du chantier, s’est donc notamment engagé à changer le couvercle d’ici à 2024 – pour une facture salée d’un montant d’au moins 100 millions d’euros. Or, cela ne suffira pas, puisque même le président de l’ASN, Pierre-Franck Chevet, a fait part de son inquiétude sur l’état de sûreté du parc nucléaire à plusieurs reprises ces derniers mois.

 

Qualifiée de vitrine du savoir-faire de l’industrie du nucléaire, EDF, avec ce chantier, a accumulé jour après jour, des déconvenues provoquant un retard considérable et un gouffre financier de plus de 12 milliards d’euros. AREVA hier, et EDF aujourd’hui, ont poursuivi la politique du fait accompli et ont montré qu’ils étaient prêts à prendre tous les risques pour terminer ce chantier quelles que soient les conséquences réelles sur la sûreté.

 

C’est pourquoi les écologistes appellent solennellement à l’arrêt de la construction de l’EPR et, de manière générale, à la sortie du nucléaire. Pour David Cormand : « Cette énergie du passé est dangereuse, faillible et coûteuse – EDF est déjà endettée à hauteur de 37 milliards d’euros et devra investir au moins 50 milliards d’euros pour remettre à niveau ses centrales nucléaires vieillissantes. L’entretenir est donc inacceptable lorsqu’il est prouvé que la transition vers les énergies renouvelables est une source d’emploi et la certitude d’une planète plus verte et sécurisée ». Le projet Cigéo à Bure, d’enfouissement des déchets, que Europe Écologie les Verts dénonce depuis plusieurs années, est un témoin pathétique et dramatique  du coût sanitaire, économique et écologique du nucléaire.

 

« On ne peut pas jouer à la roulette russe avec la santé des Français.e.s au nom de l’intérêt industriel d’une poignée d’entreprises et d’un pseudo cocorico » rappelle Julien Bayou. Europe Écologie les Verts exhorte l’ASN à remplir correctement son rôle de gendarme du nucléaire plutôt que de s’en faire le vernis sécuritaire. Pour Sandra Regol : « Ce n’est pas aux citoyen.ne.s de payer le prix des erreurs stratégiques et techniques des industries françaises, par leur santé et par leurs impôts.”

 

Les écologistes demandent donc une nouvelle fois l’arrêt du chantier de construction de l’EPR qui est plus que jamais une impérieuse nécessité.  Les élu-e-s et militant-e-s d’Europe Écologie Les Verts, mobilisés depuis longtemps contre le nucléaire, seront présents et appellent les citoyens à participer massivement à la manifestation du collectif CAN-Ouest, ce samedi 30 septembre à Saint-Lô à 14 heures 30.

 

Le Secrétaire national d’Europe Ecologie les Verts, David Cormand, qui s’était déjà opposé à ce qu’une autorisation d’exploitation de la centrale avec la cuve en l’état, soit délivrée, sera également présent à la manifestation.

 

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux