Cette semaine, deux événements simultanés se tiennent à Paris : la loi de transition énergétique – débattue en 2nde lecture à l’Assemblée nationale – et un « sommet du monde des affaires sur le climat », rassemblant le monde de la finance au Palais de l’UNESCO avant la conférence mondiale sur le climat, la COP21, en décembre prochain.
 
Sans naïveté, et en attendant les actes, on peut se réjouir que l’urgence écologique soit débattue dans toutes les sphères, sans exclusive. En effet, la finance de marché continue de financer largement l’économie carbonée, à l’origine du réchauffement climatique. Une des priorités de la lutte contre le réchauffement climatique est donc de faire basculer les financements consacrés aux énergies fossiles vers le financement de la transition énergétique. En ce sens les pouvoirs publics ont un rôle décisif à jouer pour contraindre les financiers, tournés vers le court terme, à sortir du « business as usual », des « affaires comme d’habitude ».

 

A l’Assemblée nationale les écologistes agissent depuis plusieurs mois pour que la loi de transition énergétique intègre le défi climatique dans les stratégies des grandes entreprises et des investisseurs publics et privés.

 

Deux types de dispositions permettront d’aller dans ce sens:

  • Pour les grandes entreprises, le « reporting environnemental », obligatoire depuis la loi Grenelle, est élargi aux informations bas-carbone. Les grandes entreprises devront dire, dès leur rapport annuel sur l’exercice 2016, comment elles prennent en considération le changement climatique pour faire évoluer leur modèle de production et pour réduire l’impact de l’usage des produits et services qu’elles fournissent.
  • Tous les investisseurs, publics et privés, devront dès la fin de l’année 2016 informer leurs cotisants, bénéficiaires ou souscripteurs, de leur contribution au financement de la transition énergétique et de l’exposition de leurs portefeuilles d’actifs financiers ou immobiliers au risque climatique.

 

Ces dispositions nouvelles, obtenues sous la pression des écologistes, doteront la France d’une loi très avancée sur ce sujet : un point d’appui pour celles et ceux qui agissent pour tourner définitivement la page des combustibles fossiles et s’engager vers un futur basé sur la réduction de la consommation, l’efficacité énergétique et 100 % d’énergies renouvelables.

 

C’est pourquoi EELV soutient la campagne des Amis de la Terre pour que les banques cessent de financer l’industrie du charbon et, plus largement, toutes les initiatives qui prônent le désinvestissement du secteur des énergies fossiles.

Emmanuelle Cosse
Secrétaire nationale d’EELV