En France une femme meurt tous les trois jours des coups de son conjoint, dans le monde 7% des femmes sont ou seront victimes d’un viol au cours de leur vie et 86% des agressions qu’elles subissent sont perpétrées par des proches. Les chiffres sont accablants, ne diminuent pas et parlent d’eux-mêmes : la question des violences faites aux femmes est un sujet brûlant qui coûte la vie à des milliers de nos concitoyennes chaque année. Un coût que feu le ministère des Affaires sociales et des Droits des femmes avait même chiffré à 3,6 milliards d’euros en France : aides sociales, soins, perte de capacité de production (ITT),etc.

Des chiffres qui n’ont pas empêché le gouvernement Macron – Philippe, par la voie de leur secrétaire d’Etat Schiappa, de diminuer de 7,5 milions d’euros le budget du secrétariat d’Etat aux droits des femmes. Alors que la diminution du budget du Ministère des Armées de 2,5% fait la une de la presse et provoque une crise à la tête de l’Etat, la suppression de 25% du budget alloué aux droits des femmes, qui représentent plus de la moitié de la population, et à leur protection se passe dans un quasi silence.

C’est aux associations et réseaux féministes que l’on doit d’avoir mis en lumière cette baisse que EELV condamne fermement. Les écologistes saluent leur action de lanceuse d’alertes et salue le travail collectif des associations féministes qui l’a permis. Alors que le candidat Macron promettait de faire de l’égalité femmes-hommes une grande cause nationale, les droits des femmes ne disposent plus d’un Ministère et leur budget est le sacrifié de l’année.

Pour rassurer sur le financement, Marlène Schiappa a choisi sciemment de faire porter la faute sur les associations à l’aide d’un vocabulaire choisi : en parlant par exemple de fin des reconductions automatiques des subventions, ce qu’insinue la Secrétaire d’Etat c’est bien que ces dernières vivraient sur une rente. Si les écologistes sont choqués par cette stratégie, ils sont aussi inquiets des premières informations dispensées par la Secrétaire d’Etat sur les conditions d’attributions de ces aides.  A présent, seules les associations réalisant des chiffres pouvant être comptabilisés et mis en scène par le gouvernement rentreraient dans le champ des subventionnables. Quid alors de tous les combats de l’ombre pour les plus oubliés, les populations délaissées, les combats dont on ne parle pas encore et qui fleuriront demain ? Quand aux questions LGBT, qui dépendent également du Secrétariat d’Etat, quel sera leur sort demain, avec un budget global amputé d’un quart ?

EELV demande au gouvernement de revoir sa copie et respecter la parole donnée par le Président lors de la campagne électorale. Les droits des femmes ne sont pas subalternes, ils sont essentiels et sans buget pour fonctionner, aucune campagne de sensibilisation sur les violences et les inégalité ne pourra voir le jour.

Les collectifs féministes ont lancé une action qui peut être soutenue via ce lien ou ce groupe Facebook.