En conclusion du One Planet Summit, le Président Emmanuel Macron s’est engagé pour porter volontairement les engagements de l’accord de Paris et trouver les moyens de compenser le départ des États-Unis. Pourtant, face au peu d’engagements, les écologistes s’interrogent : tout ça pour ça ?

Certes, le recours aux financements privés et les solutions de substitution pour essayer de remplir les engagements que les États-Unis ne tiendront pas sont une bonne nouvelle. Mais l’absence de dispositif de suivi assurant la transparence des engagements et des financements alloués doublé d’une absence totale de sanctions en cas de non respect font qu’il s’agit bien là d’engagements de papier. Il faut que ces engagements se traduisent dans la réalité, et ne servent pas qu’à fleurir les plaquettes de communication des fonds, assureurs et banques qui les ont pris.

Le climat n’est pas un outil de négociations dans la diplomatie ni un argument de vente de la marque France.

En France, il faut faire inscrire le climat dans la Constitution comme le demandent Cécile Duflot et Pascal Canfin, seul moyen de contraindre réellement les acteurs publics et privés à respecter l’Accord de Paris et donc à lutter contre le réchauffement global de la planète qui s’accentue.

Le Climate Finance Day a montré l’intérêt communicationnel des entreprises pour l’écologie… mais la réalité reste leur intérêt réel pour la finance. Si la France ne supprime pas leurs subventions, directes et indirectes, et ses investissements, via les agences dans lesquelles l’Etat détient des parts, à l’industrie des énergies fossiles, tout ceci restera une simple opération de communication.

La coalition d’ONG Alliance pour l’environnement et la santé a calculé que la France perdait en soins de santé liés aux dommages provoqués par les pollutions des énergies fossiles 12 fois ce qu’elle investissait en subvention dans ces mêmes énergies. Autrement dit, les Français·e·s paient ces énergies trois fois : par leur épargne, déposée dans les banques ; par leurs impôts, en subventions directes et indirectes ; et via leurs cotisations à notre système de santé. Un cercle vicieux dans lequel économie, santé et planète n’ont rien à gagner et tout à perdre.

Les fonds censés verdir leurs portefeuilles pour sauver la planète et notre avenir sont aussi ceux qui ont obtenu leur fortune sur le lit des énergies fossiles. Comme au temps des indulgences, des entreprises ou des États se refont une virginité avec des investissements potentiels futurs qui ne compenseront qu’une partie des pollutions qu’ils ont causées.

Europe Écologie Les Verts rappelle que de nombreuses propositions ont été émises par les écologistes et les ONG, et appelle le Président de la République et le gouvernement à s’en saisir, pour enfin passer des mots aux actes.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux