Le ministre du logement a présenté aujourd’hui les territoires retenus dans le cadre du plan gouvernemental “Logement d’abord”. Les écologistes se réjouissent de cette annonce qui confirme l’intérêt de la démarche : attribuer directement un logement à une personne sans-domicile, souffrant parfois d’addictions ou de troubles psychiques, est plus efficace en matière de réinsertion et moins cher que l’approche traditionnelle dite en escalier, hébergement d’urgence puis de plus longue durée dans l’attente d’un logement social. Le logement est en effet une condition préalable et nécessaire à l’insertion. La stabilité liée au logement en est donc un pré-requis.

Les 10 millions d’euros du plan sont en revanche tout à fait insuffisants. Il est inconcevable d’allouer une si faible somme quand tant de milliards sont consacrés en pure perte aux crédits et baisses d’impôts (baisse de l’ISF, CICE, CIR…).

Par ailleurs, il ne suffit pas de travailler à l’insertion des personnes sans-abri. Il faut également arrêter d’en produire. C’est pour cela que les écologistes demandent la prolongation de la trêve hivernale des expulsions et l’arrêt des expulsions sans relogement. La trêve hivernale, instituée par la loi du 3 décembre 1956, est un acquis du combat de l’Abbé Pierre. La loi ALUR votée en 2014 en a étendu le bénéfice jusqu’au 31 mars aux occupant.e.s sans droits ni titres.

Mais pour les écologistes, il est intolérable qu’à compter du premier avril plus de cent mille ménages vivent dans la crainte d’une expulsion. Pour ces ménages, la fin de la trêve hivernale signifie affronter le numéro d’urgence du 115 saturé, les centres d’hébergement précaires et les gymnases charitablement offerts les nuits d’hiver… Avec comme horizon le squat, le camping ou la rue.

A partir du 1er avril, la France fabrique en effet les SDF sur lesquels les ministres s’apitoient en hiver. Mais c’est toute l’année que les sans abris meurent à la rue.

C’est pourquoi les écologistes demandent la mise en œuvre de la garantie universelle des loyers votée en 2014 pour enrayer les discriminations à l’entrée et sécuriser les bailleurs en cas d’impayés. Les écologistes réclament également la construction de logements très sociaux et la mise en œuvre de l’application de l’encadrement des loyers, l’interdiction des expulsions sans relogement et la mobilisation du parc vacant, logements comme bureaux.

L’écologie conteste la vision du logement pris comme une marchandise financière, pour lui redonner toute sa dimension humaine et sociale. Le logement doit être considéré comme un droit fondamental pour l’ensemble de la population.

Les écologistes appellent à rejoindre la mobilisation contre la fin de trêve hivernale. A paris, rendez-vous samedi 31 mars 15H Place du Palais Royal.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte parole nationaux