L’annonce par l’industriel Bosch de l’abandon de ses activités dans le photovoltaïque, qui menace 3 000 postes dont 200 sur le site de Vénissieux, est undrame social pour les employés de ces usines en même temps que le révélateur d’un profond problème de stratégie industrielle de la France et de l’Union européenne.

Alors qu’il nous faut répondre à la fois au défi climatique et à la crise économique, ce retrait symbolise l’échec collectif des Européens à porter une vision du futur industriel et à engager la transformation écologique de l’économie.

En France, l’industrie photovoltaïque avait beaucoup souffert des décisions gouvernementales de l’ère Sarkozy/Fillon, qui favorisaient les grands groupes au détriment de nombre de PME innovantes qui ont été conduites à la faillite. Aujourd’hui, la décision de Bosch illustre l’impéritie globale de la gouvernance européenne, son incapacité à faire face à l’offensive industrielle chinoise dans le domaine du solaire.

Après s’être approprié des technologies dont le développement avait été permis notamment par les contribuables européens, la Chine subventionne allègrement son industrie solaire, entraînant la fermeture d’acteurs importants du secteur. Alors que les Etats-Unis ont mis en place des droits de douane s’élevant jusqu’à 250 % sur les panneaux chinois, il aura fallu 6 mois à l’Union pour seulement ouvrir une modeste enquête…

Pour les écologistes, les filières de production d’énergie renouvelables doivent être une priorité, aussi bien du niveau européen qu’au niveau local. Il est impératif de sortir d’une logique passive à une attitude offensive en la matière.

Jean Philippe Magnen
Porte-parole