La disparition de Mouammar Kadhafi, un tyran qui terrorisait depuis 42 ans le peuple libyen, qui commettait des attentats meurtriers à l’étranger ou des actions armées en soutien à des dictatures africaines, ouvre une nouvelle ère pour le peuple libyen et pour la région. L’horizon d’une Libye démocratique, venant après les chutes de Ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Egypte, laisse augurer du départ de Bachar el-Assad (au pouvoir avec son père depuis 40 ans) en Syrie et d’Ali Abdallah Saleh (au pouvoir depuis 33 ans) au Yémen.
Mais, pour que la mort de Kadhafi et la chute de son régime ne soient pas vains , le Conseil National de transition libyen doit impérativement accorder la priorité au respect des droits de l’Homme, et à une justice équitable, notamment envers les immigrés africains aujourd’hui réfugiés, trop souvent assimilés à des mercenaires de Kadhafi.
L’intervention de l’OTAN, validée par l’ONU en fonction de la « responsabilité de protéger », doit cesser immédiatement. Place doit être donnée à l’accompagnement, par la communauté internationale, à la reconstruction d’un pays délabré par la guerre, privé d’institutions et d’expérience démocratiques.
Pour autant, Europe Ecologie-Les Verts souhaite que la lumière soit faite sur les conditions de la mort du dictateur libyen. Une commission d’enquête internationale indépendante est nécessaire.. Comme Saddam Hussein exécuté au terme d’une d’un procès expéditif, comme Ben Laden tué lors de son arrestation, le colonel Kadhafi aurait mérité d’être jugé par le Tribunal Pénal International de La Haye . Ce procès aurait permis d’établir les liens qui ont uni depuis des années cette dictature sanglante avec un certain nombre de pays démocratiques sans la complicité desquels ce régime n’aurait pu se maintenir aussi longtemps.
La France, qui vient d’envoyer une délégation de chefs d’entreprises pour tenter de capter le marché de la reconstruction du pays et de l’exploitation pétrolière, doit, tout comme l’Union Européenne, œuvrer à la reconstruction des infrastructures civiles nécessaires à la population et appuyer l’édification de la démocratie et du respect des droits de l’Homme dans un pays où circulent des dizaines de milliers d’armes à feu. Le risque de conflits internes ne sera durablement écarté que par la mise en place d’institutions démocratiques légitimes.
Active dans la protection du peuple libyen, certainement pour mieux faire oublier ses collaborations coupables avec l’ensemble des régimes dictatoriaux de la région, la France a une responsabilité particulière dans l’édification de cette démocratie. La France et l’Union européenne doivent permettre à la Libye d’avoir un autre horizon que celui de fournisseur de pétrole et de camp de rétention pour les immigrés subsahariens souhaitant rejoindre l’Europe.
Europe Ecologie-Les Verts