Europe Écologie Les Verts (EELV) suit avec une préoccupation majeure les événements actuels en République démocratique du Congo (RDC). Le scrutin présidentiel du 28 novembre, dont le résultat officiel doit être proclamé le 17 décembre prochain par la Cour suprême de justice, a en effet été l’objet de nombreuses irrégularités selon la plupart des observateurs dont ceux de l’Union européenne. Le flou est tel, sur l’ensemble du territoire, que deux des onze candidats se sont déjà proclamés vainqueurs avec une différence de voix allant de 16 % à 35 %. On peut donc prévoir que le résultat officiel de l’élection sera fortement contesté.

Dans un pays où la violence politique a été la règle entre 1960 et 2006 voire au-delà, cette situation est très dangereuse. Elle met en péril la vie de plus de 70 millions de Congolais, habitant un pays dont le sous-sol extrêmement riche en minerais est l’objet de toutes les convoitises, de toutes les corruptions, de tous les enrichissements illicites, de toutes les courses au pouvoir.

Alors que plusieurs morts sont déjà à déplorer depuis le 28 novembre, la France et l’Union européenne doivent agir vite pour que les élections ne tournent pas au drame :

  • Demande urgente par la France, au Conseil de sécurité de l’ONU, d’un redéploiement de la Monusco dans les endroits les plus susceptibles de voir éclater des manifestations violentes, notamment à Kinshasa ;
  • Proposition par l’Union européenne, en lien avec l’Union africaine et l’ONU, d’une mission de médiation entre les deux candidats qui revendiquent la victoire ;
  • Appels à la transparence des résultats bureau de vote par bureau de vote, au possible recompte des voix, à tous les recours électoraux légaux, et condamnation de toute violence physique ou verbale ;
  • Rappel au gouvernement de la RDC qu’il est garant de la sécurité de la population, et à toutes les parties que les violences post-électorales sont un des objets privilégiés d’enquête de la Cour pénale internationale.