Les écologistes ont suivi avec inquiétude les élections américaines. Malgré un système qui permet l’accession au pouvoir d’un candidat minoritaire en voix et l’impossibilité pour les tiers partis dont les écologistes de réellement participer au débat public, le résultat est clair.

Ce vote ouvre une période d’incertitude au niveau international comme pour les droits des femmes ou des minorités aux États-Unis.

Il s’agit d’un très mauvais signal pour les institutions démocratiques et l’État de droit, dont le dénigrement systématique a été le cheval de bataille du président élu. L’accession de Donald Trump à la présidence des États-Unis marque en ce sens la colère d’une large partie de la population états-unienne face à l’incapacité des institutions politiques à entendre ses problèmes.

L’élection de Donald Trump est ensuite un signal extrêmement inquiétant pour l’écologie. Le candidat qui présente le réchauffement climatique comme un « canular » a également ridiculisé les énergies renouvelables et promis de retirer son pays des négociations internationales sur le climat. Même si le président Barack Obama n’avait pas été jusqu’au bout de la remise en cause des énergies carbonées, il avait fait un pas notable en signant l’accord de Paris. En la matière, comme sur le plan des valeurs démocratiques.

Mais ce désaveu du camp démocrate par un électorat désespéré par la dégradation de son environnement et de sa situation sociale est aussi un signal que les pouvoirs du monde entier doivent entendre. Il est le résultat de la priorité donnée à une économie néo-libérale mondialisée détruisant la planète, asservissant les populations, imposant partout austérité, précarité, chômage.

Pour les écologistes, cette élection s’inscrit dans une vague conservatrice globale qui bouscule les démocraties notamment en Europe. Pour y faire face, nous devons remiser les recettes du passé à l’origine des multiples crises économiques, sociales, environnementales et démocratiques. A rebours des classes dirigeantes déconnectées à l’origine de cette faillite, il est urgent de prendre l’initiative pour renforcer le caractère démocratique de leurs institutions, relancer une économie au service de l’humanité, s’engager de façon marquante dans la lutte contre le réchauffement climatique et la chute de biodiversité, initier enfin un véritable plan européen d’autonomie stratégique de sécurité et de défense, articulée sur la la priorité donnée à la diplomatie et à la prévention .

EELV salue enfin le score de la candidate écologiste Jill Stein (1,2 million de voix) et des quelques 250 candidats Verts au Parlement, dans les États, comtés et municipalités (4 % des votes au niveau national). Dans une campagne dominée par les accusations réciproques, ils ont su donner un écho non négligeable aux valeurs de l’écologie : couverture santé pour tous, études supérieures gratuites, passage à 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, réduction du budget militaire, hausse du salaire minimum, éradication de la pauvreté, interdiction des OGM, refonte démocratique du système électoral états-unien et du financement des partis.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux