Alors que la Cour des comptes épingle la non-efficacité des politiques de réduction des produits phytosanitaires[1], que la vente des pesticides continue d’augmenter, que le gouvernement renonçait, fin 2019, à mettre en place des zones de non-traitement (ZNT) ambitieuses et alors que les tergiversations nationales et européennes autour de l’interdiction du glyphosate ont à nouveau illustré la dépendance de l’agriculture française aux pesticides, quand va-t-on enfin miser sur l’agroécologie, dont le modèle le plus abouti est l’agriculture biologique ?  

Au lieu de cela, on continue à développer de fausses solutions, après « l’agriculture écologiquement intensive » et « l’agriculture raisonnée », voici maintenant « l’agriculture de conservation » qui arrive au secours du glyphosate ! Cela alors même que les aides au maintien de l’agriculture biologique, qui constituaient un véritable paiement pour service environnemental, ont été supprimées et que le Sénat qualifie le plan Ambition Bio de communicationnel[2]

Les solutions sont pourtant connues : réorientation massive des crédits de la politique agricole commune (PAC) et des aides publiques vers l’agroécologie et, en particulier, vers l’agriculture biologique, pour soutenir une agriculture résiliente, travaillant avec la biodiversité, au service d’une alimentation saine et à taille humaine, qui réintroduit de la main d’œuvre pour créer de l’emploi local. Les prospectives scientifiques récentes montrent désormais que cette voie est réaliste et faisable, à l’exemple de celle de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) qui donne le cadre pour une Europe agroécologique à horizon 2050.[3]

Quels labels peuvent vraiment nous aider à bien nous nourrir sans porter atteinte à l’environnement ? 

Dans ce contexte, Europe Écologie – Les Verts et sa commission agriculture et euralité proposent au citoyen consommateur un guide pratique pour se repérer dans la « jungle des labels ». À la veille du salon international de l’agriculture et face à des enjeux environnementaux qui s’amplifient, il est nécessaire de mieux différencier l’agriculture qui assure une alimentation durable et de qualité pour toutes et tous de celle qui porte atteinte aux ressources naturelles, mettant en péril le fonctionnement des écosystèmes et la capacité de la terre à nous nourrir à moyen terme.

Alain Coulombel et Éva Sas, porte-paroles
Anny Poursinoff et Léo Tyburce, coresponsables de la commission agriculture et ruralité


[1] https://www.ccomptes.fr/fr/publications/le-bilan-des-plans-ecophyto

[2] Rapport d’information n°277 fait au nom de la commission des finances sur les financements publics consacrés à l’agriculture biologiqu

[3] https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/etude/une-europe-agroecologique-en-2050-une-agriculture