Après l’audition du préfet de Seine-Maritime devant le conseil communautaire de la métropole de Rouen, interdite au public, les écologistes restent mobilisés pour obtenir transparence et justice pour les habitant-es de Rouen et alentours.

Le premier ministre, en visite lundi soir, a, une nouvelle fois, promis « l’absolue transparence » et assuré que les odeurs, aussi « gênantes » soient-elles, n’étaient pas « nocives », sur la foi des analyses effectuées.

Pompiers et policiers en arrêt maladie après leur intervention, population souffrant de troubles (céphalées, nausées, etc.), agriculteurs interdits de consommer ou de vendre leur production sont autant de réalités qui viennent contredire le discours paternaliste de la préfecture et du gouvernement.

Alors qu’il a fallu plusieurs jours pour que la liste des produits stockés dans l’usine soit enfin publiée, les craintes demeurent et la population, victime deux fois en 6 ans des fuites et incendies de Lubrizol, est en droit de connaître la vérité.

Les pouvoirs publics comme l’entreprise Lubrizol doivent assumer leur responsabilité dans la gestion de cet accident. Lubrizol doit s’engager à indemniser les agriculteurs/trices à hauteur de leurs pertes et l’État doit s’engager à mettre en place, dès aujourd’hui, un suivi sanitaire des populations par l’INSERM, et sur le long terme, afin de prévenir tout risque futur. Nous demandons également une évaluation de l’impact environnemental de cet accident sur la faune et la flore. Si le préfet a accepté lundi l’ouverture de registres sanitaires, cela n’est toujours pas fait et nous craignons que, comme en 2013, cela ne le soit jamais.

L’Assemblée nationale a annoncé la création d’une mission parlementaire, celle-ci devra, notamment, s’interroger sur les assouplissements de la réglementation mis en œuvre par le gouvernement qui ont réduit le périmètre des projets soumis à évaluation environnementale, parmi lesquelles figurent les installations Seveso, qui constituent les installations les plus dangereuses au sein de l’Union européenne.

Plus globalement, un millier de sites Seveso sont installés en France, à proximité d’habitations pour l’essentiel. Alors que Lubrizol vantait ses investissements en matière de protection et de prévention, force est de constater que lorsque des matières dangereuses sont stockées quelque part, l’impossible est toujours possible. C’est l’ensemble de la législation sur les produits toxiques qui doit être révisée. Il ne suffit pas à Emmanuel Macron et au gouvernement de peindre leurs discours en vert. Lorsque l’on gratte, la réalité des actes apparaît au grand jour :  les gains financiers l’emportent toujours sur la protection de l’environnement. C’est un danger pour la nature et le vivant.