La semaine a été marquée par l’annonce de François Hollande à l’ONU le 28 septembre. En promettant d’augmenter de 4 milliards d’euros l’aide publique au développement française d’ici 2020, dont 2 milliards pour des financements sur le climat, le Président de la République donnait une consistance aux promesses faites cet été aux pays du Sud. Ceux qui souffrent déjà du dérèglement climatique, et doivent développer des stratégies d’adaptation sans pourtant en avoir les moyens. La concrétisation des promesses faites à Copenhague sur les 100 milliards du fonds vert destiné à permettre cette adaptation est une des conditions importantes pour que se noue le dialogue entre le Nord et le Sud à la COP21.

Quelques jours plus tard, les annonces pour le budget de 2016 prévoyaient une baisse de 170 millions de l’aide publique au développement française et une baisse du budget du ministère de l’écologie de 100 millions d’euros.

Le rapprochement de ces deux annonces illustre les difficultés qui nous attendent à la Cop21. Pour trois raisons : on traitera en 2015 d’un accord pour 2020. La tentation est donc grande surtout en période de disette budgétaire de reporter toujours le moment où les choses commencent vraiment. En matière financière, comme lorsqu’il s’agit de changer les normes ou la fiscalité. Ensuite parce que la logique politique reste trop souvent de gérer les choses successivement, sans les articuler dans une logique d’ensemble, dans un projet cohérent. En France comme ailleurs. Enfin, parce que sur ce sujet financier, les rôles respectifs des Etats et du secteur privé doivent être définis. Mais sans un geste significatif des gouvernements et une exemplarité dans la relance de l’APD, l’implication du secteur privé sera moins forte. Il est temps de passer des discours aux actes !

Lucile Schmid, membre du bureau exécutif chargée de la préparation de la conférence-climat 2015.