Le projet de construction du barrage de Sivens, dans le Tarn, a connu avant-hier un épisode inédit suite à la décision unilatérale des pouvoirs publics de démarrer les travaux de déboisement qui engagent la destruction partielle de la zone humide du Testet, véritable espace de biodiversité où vivent de nombreuses espèces protégées. Cette décision est d’autant plus surprenante que l’actuelle ministre de l’écologie Ségolène Royal s’est montrée prompte à protéger les milieux humides ces derniers mois, notamment en lançant un grand plan national d’action.

Sur place, des affrontements entre gendarmes et opposants au projet sont toujours en cours, causant plusieurs blessés.

EELV condamne les violences et tient à exprimer tout son soutien aux collectifs, militants écologistes et simples citoyens opposés à ce projet désuet qui répond à la logique d’une agriculture productiviste dépassée.

EELV dénonce le passage en force des autorités et rappelle que de nombreux recours ont été déposés devant la justice. C’est pourquoi les écologistes estiment impératif de suspendre immédiatement ces travaux de déboisement aux conséquences irréversibles et de laisser la justice examiner sereinement tous les recours, comme ce fut le cas pour Notre-Dame-Des Landes et conformément aux pratiques d’un Etat de droit. Les écologistes appellent également à l’apaisement et à l’arrêt des violences.

6 personnes poursuivent actuellement une grève de la faim, prouvant le désarroi d’une partie de la population face à ce projet inutile et coûteux, que ce soit économiquement ou environnementalement. Les écologistes en appellent à la responsabilité des élus, notamment celles du Conseil Général du Tarn et de son président socialiste Thierry Carcenac, pour éviter toute conséquence encore plus dramatique.

EELV défend une autre vision de l’agriculture, équitable, raisonnée et économe en eau, afin de mieux répondre aux besoins de la société et au défi du changement climatique, et s’oppose vivement à la vision classique d’une agriculture intensive qui répondrait aux seuls intérêts particuliers contre la bonne marche de l’intérêt général.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux