Postface : Pour une politique à l’âge de l’Anthropocène

« L’Anthropocène est avant tout une guerre – une guerre menée contre les populations les plus vulnérables de cette planète. Nous, humains, sommes devenus les principaux agents de transformation de la Terre. Et cette transformation rend cette Terre de moins en moins habitable pour un nombre croissant de populations. »
François Gemenne

 

« […] une guerre de tous contre tous, dans laquelle les protagonistes peuvent désormais être non seulement le loup et l’agneau, mais également le thon et le CO2, le niveau de la mer, les nodules des plantes ou les algues, en plus des nombreuses factions d’humains en train de se battre. Le problème est que cet état de nature n’est pas situé, comme avec Hobbes, dans un passé mythique avant le contrat social : il vient vers nous, il est notre présent. »
Bruno Latour.

 

Cette transformation radicale de nos rapports à la Terre impose de nouvelles politiques à toutes les échelles. De l’infiniment petit à l’infini grand, du local au global, du vivant au non-vivant, nous devons être inventifs, volontaires, engagés face à la « grande accélération » qui a commencé dans les années 1950 et qui se traduit aujourd’hui par une Terre de moins en moins habitable.

Notre projet « Bien vivre » ne cherche pas à esquiver les difficultés ou à verser dans la démagogie préélectorale. Pour les écologistes, les priorités ne sont pas celles que l’on nous présente à longueur de journée : règle d’or et critères de Maastricht, équilibre des finances publiques, libre-échange… mais le réchauffement climatique, la raréfaction des ressources, la disparition des glaciers de l’Himalaya, l’acidification des océans, l’extinction des espèces, le sol que l’on épuise, soit l’ensemble des conditions qui rendent cette Terre viable pour le plus grand nombre. Le temps presse. Nos propositions s’inscrivent dans la volonté d’éviter le pire et de proposer une politique permettant de rendre la Terre habitable aujourd’hui et pour les générations futures.