A quelques heures de la publication par la Commission Européenne de ses propositions aux pays membres en matière de réduction d’émission des gaz à effet de serre, de développement des énergies renouvelables et d’efficience énergétique, EELV appelle l’Europe et la France à faire preuve d’ambition.

La France, en tant que pays hôte du prochain sommet mondial sur le climat, doit afficher un objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre de 50% d’ici 2030 ainsi que des objectifs ambitieux en matière d’efficience énergétique et de développement des énergies renouvelables pour débloquer les investissements nécessaires au passage à une économie décarbonée, riches en emplois grâce à l’innovation et la transition.

C’est aussi le minimum nécessaire pour amener les autres pays à la table des négociations en vue d’un accord ambitieux pour la planète au sommet de 2015. Sa réussite se joue aujourd’hui.
Dans son rapport remis jeudi 16 janvier à l’Assemblée nationale, la Cour des Comptes a critiqué le manque de lisibilité de l’action publique en matière de lutte contre le réchauffement climatique. EELV fait siennes les critiques formulées par la Cour : manque de pilotage au niveau de l’état, politiques trop centrées sur la production et insuffisamment sur la consommation, manque de moyens. Mais surtout EELV fait sienne la remarque en filigrane du rapport de la cour des comptes : les politiques de transition énergétique et de sobriété sont avant tout faites pour réduire les émissions de CO2. A l’heure ou le GIEC aggrave ses prévisions, c’est bien d’un enjeu de civilisation qu’il s’agit.

EELV insiste en outre sur le gisement d’emplois que recouvre la transition énergétique. Selon Enertech, «la rénovation du parc de logements créerait de 200 000 à 250 000 emplois, pendant au moins vingt ans», des emplois non-délocalisables de surcroît. Et selon le centre d’analyse stratégique, un gain de 700 000 emplois d’ici 2020 grâce à une politique de lutte contre le réchauffement climatique et de transition énergétique. Cela sans oublier évidemment le gain en qualité et en niveau de vie pour les ménages, la réduction de leurs dépenses contraintes en énergie et celle des troubles sanitaires dont les passoires thermiques sont responsables.

La transition énergétique est créatrice de nombreux emplois mais elle suppose un engagement volontariste et massif de l’Etat vers les énergies renouvelables. Les éléments de la Cour des comptes, qui rappelle que c’est 1 à 2 % du PIB qu’il faut désormais consacrer à la lutte contre les émissions de CO2 pour atteindre nos objectifs, vont ainsi dans le sens de cette logique anti austérité et plaident en faveur d’un engagement public de grande ampleur en faveur de l’écologie et de la lutte contre le réchauffement climatique. Eelv estime ce chiffre absolument incompatible avec les 50 milliards d’économie annoncées par le Président de la République. L’heure des choix et de l’ambition est devant nous.

Sandrine Rousseau, Julien Bayou, porte-parole