Exposé des motifs

Les partis politiques sont comme des êtres vivants. Ils naissent, vivent et parfois meurent. Ils fêtent leurs anniversaires marquants en grandes pompes, vieillissent plus ou moins bien et connaissent des périodes de doute et d’enthousiasme, de crise, de dépression et d’euphorie. Comme les individus, ils peuvent choisir de mûrir ou se réfugier dans le déni, cheminer vers la sagesse ou fuir les responsabilités, assumer les erreurs, reconnaître les succès, ou s’enfermer dans une identité immuable. Bref, comme chacun-e d’entre nous, les partis ont besoin de faire des bilans à certaines étapes de leur existence.

Les séquences électorales sont des moments marquant de cette existence. Qu’elles soient victorieuses ou décevantes, elles sont toutes uniques, résultant aussi bien des circonstances plus ou moins favorables, des contraintes plus ou moins maîtrisées et des approches plus ou moins adaptées. Des choix stratégiques sont faits, des organes du parti aux équipes de campagne. Certains de ces choix sont collectifs, d’autres individuels, certains pensés, d’autres spontanés, certains débattus, d’autres imposées, mais tous font partie de la dynamique collective et contribuent au résultat.

La plupart de nos voisins sont rompus à cet exercice rétrospectif. Encore très récemment, ECOLO, le parti vert francophone de Belgique, sonné par un recul spectaculaire de ses scores aux élections régionales, fédérales et européennes de mai 2014 a même organisé un audit interne pour comprendre les raisons de cet échec. À moindre échelle, mais avec autant d’application, les Grünen en Allemagne ont aussi fait le bilan des mauvais résultats aux législatives de 2013, amenant un changement majeur pour les européennes de 2014. Chez les Néerlandais de Groenlinks, les Tchèques de Strana Zelenych, les Polonais de Partia Zieloni et d’autres encore, chaque séquence électorale fait l’objet d’un bilan spécifique, avec les enseignements à en tirer pour préparer l’avenir et grandir.

Pour un parti qui se revendique d’être responsable, un parti de gouvernement, attaché à une ligne politique claire, avec l’objectif de devenir majoritaire dans la société et dans les institutions, les bilans sont des jalons essentiels sur cette voie. Quelles qu’en soient les raisons, cette saine pratique qui permet d’apprendre de nos erreurs et de valoriser les réussites a malheureusement été quelque peu délaissée par notre parti ces derniers temps.

Motion

C’est pourquoi le Conseil fédéral des 11 et 12 octobre 2014 décide :

  • Chaque séquence électorale devra donner lieu à un Rapport de bilan, rédigé par un groupe de travail ad hoc, puis débattu par le Conseil fédéral dans un délai de 6 mois après l’élection concernée.
  • Le groupe de travail devra être composé de 5 personnes maximum sous la responsabilité du/de la secrétaire national aux élections, et devra consulter largement tous les niveaux concernés ; le groupe accordera une attention particulière aux retours d’expérience des différentes régions. La CPE, le BE et les autres instances du parti devront aussi être consultés. Le prochain Conseil fédéral décidera de la composition du groupe.
  • Dans un souci de transparence, ces bilans auront la vocation à être publics, sauf si le CF en juge autrement, et devront être communiqués aux membres du parti.
  • Pour comprendre le cycle politique dans lequel nous sommes, une réflexion globale sera menée sur les résultats et les scrutins électoraux depuis 2009 avec des bilans particuliers sur :
    • a) La séquence présidentielle-législatives mai-juin 2012
    • b) La séquence municipales mars 2014
    • c) La séquence européennes mai 2014

 Pour : beaucoup ; contre : 15 ; blancs : 5

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