Europe Ecologie Les Verts dénonce l’instrumentalisation de son personnel à laquelle se livre la direction de l’INRA à la veille du verdict du procès du fauchage de l’essai de vigne OGM de Colmar qui doit être rendu le 14 octobre 2011. Non seulement elle incite les chercheurs à aller assister au verdict, mais elle exige que chacune et chacun signale son intention de se rendre sur place. Ces pratiques frôlant le fichage d’opinion sont inadmissibles, particulièrement dans un organisme de recherche public. La pluralité des points de vue et la libre confrontation des idées sont pourtant des préalables à la qualité de la recherche.
L’INRA est hélas singulièrement connue pour sa difficulté à adopter une pluralité des points de vue, privilégiant depuis toujours une approche industrielle de l’agriculture fondée sur la chimie et les manipulations du vivant au détriment des recherches sur l’agriculture biologique. L’agro-écologie reste désespérement le parent pauvre de l’INRA, tandis que des millions d’euros sont investis chaque année dans les biotechnologies, à la grande satisfaction des multinationales de l’agro-chimie et des industriels de l’alimentation. L’essai OGM de Colmar, tout paré de concertation qu’il ait pu être, n’en restait pas moins la marque de l’obsession de la direction actuelle de l’INRA vis-à-vis des OGM.
Dans une société de plus en plus complexe, où la technologie joue un rôle sans précédent, il faut donner à la recherche les moyens de redevenir un véritable contre-pouvoir. EELV propose d’ailleurs de mettre en place un véritable statut de protection des lanceurs d’alerte. Pour garantir l’indépendance des chercheurs, il faut des moyens financiers récurrents et des postes stables, ce qui évite les tentatives de pression des tutelles et donne le temps de développer des travaux réellement innovants et de dialoguer avec la société. C’est hélas l’exact contraire de la politique gouvernementale actuelle, basée au nom de l’excellence sur la précarisation humaine et budgétaire.