Selon une étude publiée à Bonn, où se tiennent actuellement de nouvelles sessions de négociations pour préparer l’accord de Paris 2015, le réchauffement climatique est sur une trajectoire «bien supérieure» à 2 degrés.

A 88 jours de la COP 21, ces chiffres, basés sur les contributions des Etats, sont inquiétants. EELV rappelle que l’augmentation de 2 degrés de la température terrestre est le seuil au delà duquel les conséquences seraient irréversibles pour l’avenir de l’humanité. Selon le rapport du GIEC, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 40 à 70% en 2050 et éliminées en 2100 pour parvenir justement à cet objectif commun de limiter la température de 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle.

Il appartient aux pays industrialisés, largement responsables de la situation actuelle, de rehausser leur ambition en matière de réduction de gaz à effet de serre et d’engager durablement des financements destinés aux pays pauvres tournés vers la transition énergétique et l’adaptation aux changements climatiques.

Clés de réussite de la COP 21 et de la signature d’un accord mondial et contraignant de réduction des GES, ces outils de financement comme la taxe sur les transactions financières, longue requête des écologistes, pourraient rapporter 35 milliards d’euros par an au niveau européen, dont une partie serait orientée vers la lutte climatique, tout en luttant contre la spéculation mortifère.

Les écologistes européens, en partenariat avec l’association 350, organisaient mardi 1er septembre une conférence internationale sur le désinvestissement dans les énergies fossiles, dont 80% des réserves doivent rester dans le sol si l’objectif des 2 degrés veut être atteint. La France, en accueillant et présidant la COP 21, doit être pionnière en ce domaine et commencer par acter définitivement la fin des aides à l’exportation des centrales à charbon. Il s’agit pour le président Hollande de tenir sa promesse et de démontrer aux pays que nous accueillerons en décembre que la France est capable de passer du discours aux actes.

Alors que la prise de conscience citoyenne s’est nettement améliorée depuis l’échec de Copenhague, alors que les initiatives de la société civile se multiplient, EELV appelle les Etats à prendre en compte la situation historique à laquelle l’humanité fait face, à sortir des logiques de communication pour passer aux logiques d’action, du discours aux actes, de la léthargie au volontarisme.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux