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Le dérèglement climatique, l’érosion de la biodiversité et les pollutions à grande échelle, de plus en plus perceptibles, mettent en évidence la profonde fragilité et le probable effondrement de notre civilisation industrielle, fondée sur une croissance économique illimitée, tandis que les inégalités sociales se creusent et que les crises financières se succèdent. Certain-es peuvent le souhaiter par conviction, d’autres le redouter par anticipation ou encore le réfuter car l’effondrement fait peur. Il n’en reste pas moins que c’est désormais un scénario probable, dans un avenir proche, sans que nous soyons capables d’en mesurer les conséquences. Il faut donc à la fois s’y préparer, ce qui nécessitera de profondes adaptations, mais également lutter pour en atténuer les effets. Car l’effondrement de notre civilisation industrielle a déjà commencé. Il s’agit d’un effondrement systémique à la fois environnemental, climatique, biologique, économique, social et politique. Après des décennies de petits pas, il est grand temps de clarifier et de renouer avec la lucidité des débuts de l’écologie politique.

1. Face à l’impasse, l’écologie  

L’économie de marché, qui transcrit le monde en une seule dimension, le prix, ainsi que la croissance économique illimitée, sont les deux faces d’une même impasse idéologique : celle de la croyance que le génie humain finira toujours par trouver des sources d’énergie et des ressources inépuisables. La techno- science des villes intelligentes tente de préserver le plus longtemps possible notre rapport prédateur au monde. L‘éco-blanchiment montre que tout peut changer, sans que rien ne change : qu’il suffit de remplacer des forages en mer par des éoliennes en mer… 

Face à cette confusion, émerge l’obligation de dire l’impasse dans laquelle nous nous trouvons et de prôner la solution verte. L’exploitation des énergies fossiles et fissiles, exacerbées par la recherche libérale du profit, ont rendu intenables le lien avec l’écosystème et obsolètes les interdépendances entre les humains (nourriture, mobilité, logement…). Le pétrole, mais notre dopage à l’énergie en général n’est pas seulement un assassin du climat, il tue la Nature et la Société. 

C’est le défi du Mouvement EELV. Qui doit renforcer et énoncer le discours Vert dans sa vérité, car un discours écologiste qui laisse croire aujourd’hui que l’on peut faire du « développement durable », est un discours contre-productif pour l’ensemble des responsabilités qui nous incombent vis-à-vis de l’effondrement à l’œuvre. Et pour avoir un discours crédible et combattre les discours simplistes, il lui faut mettre en place un dispositif de formation pour les adhérent-es, en particulier les élu-es internes, mais aussi les acteurs du changement au sens large : Pourquoi l’effondrement, comment s’y adapter ?

Un programme d’adaptation radicale, de résilience, de renoncement et de restauration posera les bons repères pour les débats que va susciter la destruction environnementale et ses effets économiques et sociaux.

– La résilience, c’est nous demander « Comment pouvons-nous préserver ce à quoi nous tenons vraiment ?»
– Le renoncement, c’est nous demander « À quoi devons-nous renoncer pour ne pas faire empirer la situation ? »
– La restauration, c’est nous demander « Que pouvons-nous retrouver qui nous aiderait à faire face aux difficultés et tragédies à venir ?» 

Une société capitaliste et libérale, droguée au profit et donc aux énergies fossiles et fissiles,est forcément individualiste. Elle nie les corps intermédiaires et facilite l’émergence des populismes. Or le projet écologiste, qui place le « faire ensemble » au cœur de sa démarche, est incompatible avec toute forme de populisme, car celui-ci s’accommode des productivisme, racisme et autoritarisme, quand il ne les exacerbe pas.. C’est pourquoi, malgré le rejet des mots décroissance ou post-croissance, alors que nous y sommes, analyser le lien de cause à effet entre le système économique et social actuel et l’effondrement à venir, c’est faire œuvre de démocratie et commencer à imaginer un autre monde. 

2. Penser et faire la transition écologiste dans les territoires 

Notre mouvement doit expliquer l’impasse actuelle, mais aussi apporter de l’espoir. Cela fait longtemps que les écologistes portent l’impérieuse nécessité de réduire l’empreinte environnementale à tous les niveaux, de renaturer le plus possible, de relocaliser les activités humaines comme clé de voûte de la résilience des territoires. Il nous faut donc penser l’organisation de ces activités et usages en éco-régions. A titre d’illustration et exemplarité, nous pourrions d’ailleurs nous organiser à cette échelle, dans un dialogue permanent avec la Société, ses Corps intermédiaires et notre structure à 2 anneaux (Coopérative et Parti) et 3 niveaux. 

Contrairement aux partis productivistes qui se situent dans l’accompagnement de l’existant, EELV doit accompagner la prise de conscience de la nécessité d’une société écologiste qui n’est, à ce jour, ni enseignée ni expérimentée à l’échelle d’un territoire en France. Il est nécessaire de redevenir un mouvement plus solide sur le plan des idées.

Les commissions thématiques avec leur réseau d’experts internes et externes, doivent être soutenues, renforcées et mises en lumière par une solide politique d’information-édition-communication. Nous devons par exemple avoir notre web-TV. La transition écologiste post-croissance, les enjeux systémiques, le « Penser global et agir local », doivent être pensés, nourris des expérimentations locales et diffusés dans l’opinion publique. 

Le Mouvement doit proposer le changement de société spécifique à la transition écologiste. Et appeler à la mobilisation citoyenne générale. En renouant avec le terrain, et via la démocratie participative, le refus de la société de consommation aura comme objectifs la réduction forte de l’utilisation des ressources (respect des limites physiques et naturelles, le Facteur 4 !), la restauration de la biodiversité, la réparation de la fracture sociale et territoriale, l ’efficience budgétaire et l’équité fiscale, la démocratisation des instances, le bien-vivre en Société apaisée. 

L’appel à la mobilisation et à la résistance doit devenir le fil rouge permanent de l’action militante du mouvement. Il racontera, par tout support efficient, les efforts et succès des initiatives citoyennes pour la transition écologiste. Il se connectera aux réseaux d’éducation populaire pour démultiplier l’apprentissage des possibles d’une société post-croissance.  

3. Élections : l’autonomie avant le contrat – le projet avant les postes

Les élections territoriales, municipales 2020, régionales 2021, de par leur mode de scrutin et leurs compétences, sont les élections déterminantes à venir pour appliquer l’écologie. Le Mouvement fera respecter en interne, la subsidiarité, caractéristique des écolos, des stratégies électorales et la pleine transparence dans la sélection des candidats. Il élaborera et diffusera en interne un programme avec les marqueurs et les conditions d’application incontournables, après validation par le Conseil fédéral et l’Agora, suite à l’instruction en Comités régionaux.

L’élection présidentielle et les législatives associées, aura également lieu pendant la mandature. Les écologistes ont toujours été un peu fâché-es avec l’élection présidentielle, car la « reine » des suffrages est le reflet de tout ce qu’ils combattent en réalité : le centralisme du pouvoir et l’homme providentiel. C’est pourquoi, à l’exception notoire de 2017, les écologistes se plient à l’exercice obligé, tout en étant convaincu-es qu’il ne faut pas laisser la chaise vide. En 2022, face au nationalisme et au libéralisme, l’écologie devra avoir son-sa candidat-e, sur SON projet, en toute autonomie.

Pour les Législatives qui suivront, il conviendra bien sûr d’analyser les conditions et options possibles, mais les orientations stratégiques d’anticipation et d’adaptation à l’effondrement du Projet vert, devront être défendues et respectées en cas d’alliance éventuelle.  

Au regard du poids électoral, l’élargissement d’EÉLV se pose. Il se réa- lisera selon la proximité des projets et les conditions du respect de notre corpus : pour les plus proches, l’objectif à court terme est la fusion. Ce qui implique obligatoirement le respect des minorités et de la proportionnelle. Pour les moins proches, le principe est l’autonomie contractuelle, sur des dispositions claires et évaluables, dans le cadre d’une alliance toujours révocable.

Tant qu’il sera fait référence au clivage gauche-droite des sociétés industrielles, l’écologie rentrera dans le camp de la Gauche car elle sollicite les canons de celle-ci. Mais le clivage politique aujourd’hui est celui entre écologistes et productivistes. Avec toutes leurs nuances réciproques. Le Mouvement doit clarifier son positionnement sur l’échiquier politique et mettre fin aux prises de parole et comportements publiques contradictoires, qui embrouillent l’électorat et décrédibilisent l’écologie.

4. Écologistes, dehors et dedans !

Les écologistes ne sont pas les seuls à penser l’effondrement. Les grands groupes économiques, notamment, y pensent aussi. Pas avec les mêmes valeurs et vision que nous. Au cœur même de cette divergence, il y a la démocratie et l’idée que l’on s’en fait : rapport à l’altérité, à l’autorité, à la régulation, rapport État-citoyen, représentation vs participation… Au vu de la démesure du système économique croissantiste actuel, il est logique de s’interroger sur la qualité de la démocratie qui le porte.  

Que doit faire un mouvement écologiste quand l’effondrement a déjà commencé que la désocialisation est à l’œuvre, que la tension sociale monte?

D’abord relativiser les aventures opportunistes qui ont tellement obéré l’enracinement du projet écologiste, éloigné l’électorat et démotivé les adhérent-es en interne. Bien mesurer ensuite la hauteur et les obligations du défi qu’est la « révolution » verte. Et dès lors, assumer un positionnement qui dépasse le court-termisme des élections.

Au sein du Mouvement, il est habituel d’entendre que les statuts sont les responsables du dysfonctionnement interne, qu’il faut simplifier, que les motions de Congrès sont inutiles, etc… En fait, le parti souffre surtout du contournement des dits statuts, du non-respect des contre-pouvoirs prévus, d’actions en contradiction avec la motion de synthèse du dernier Congrès. La prime majoritaire de 25% au Bureau Exécutif déséquilibre l’ensemble d’un fonctionnement interne normalement construit sur la proportionnelle et le respect des droits de la minorité.  

Le Mouvement doit être pleinement démocrate. Un plan d’action semestriel permettra de suivre la mise en œuvre des orientations stratégiques et rendre compte de son avancement. Les validation/intégration de nouveaux-elles adhérent-es comme l’élaboration des conditions d’échange entre les adhérent-es, notamment lors des campagnes internes, seront partagés en toute transparence. La sélection des candidats aux élections devra quant à elle, se faire sur des critères privilégiant la maîtrise du corpus, l’engagement militant et la droiture.   

Transparence, éthique et convivialité sont indispensables pour construire durablement avec les adhérent-es et les coopérateurs-trices un mouvement (enfin) relié avec les associations citoyennes pour la transition écologiste et les acteurs de la société civile. À très bientôt chers et chères ami·e·s et camarades ! 

Les candidats au Bureau exécutif

1. STANISIERE Philippe, Île-de-France
2. JUSTE Christine, Provence-Alpe-Côte d’Azur
3. BENBETKA Abdallah, Île-de-France
4. DUMAZEL Dominique, Auvergne
5. LAJEANNE William, Bretagne
6. ARRIPE Marie-Laure, Languedoc-Roussillon
7. NICANOR David, Champagne-Ardennes
8. VIDARD-ROUVREAU Sandra, Poitou-Charente
9. CIVILISE Christian, Guadeloupe
10. REBREYEND-SURDON Christine, Rhône-Alpes
11. JURADO Alexandre, Midi-Pyrénées
12. BLANCHARD Pascaline, Nord-Pas-de-Calais
13. MERCIER Jean-Jacques, Pays de la Loire
14. DE CREMIERS Christelle, Centre
15. EUZENAT-PERRON Gilles, Normandie