Seul le prononcé fait foi

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Chers amis, chères amies.

J’ai eu plusieurs fois l’occasion, aux journées d’été puis au CF, de dire que je prononçais mon dernier discours en tant que Secrétaire national d’EELV, un peu comme ces chanteurs qui gratifient leur public d’adieux interminables. 

Je vous rassure, cette fois, c’est vrai.

Aussi, je serai bref. Et même lapidaire.

L’écologie sort renforcée de la période écoulée. 

Nos voix portent à nouveau. Nos idées sont audibles. Les constats que nous énoncions jadis dans l’indifférence la plus totale sont désormais l’une des grilles de lecture qui donnent son sens à l’enchevêtrement de faits que nous nommons « actualité ». Nous ne sommes pas seul.e.s responsables de l’audience nouvelle du discours écologiste. Mais nul ne pourra contester que nous avons pris notre part dans la bataille culturelle en cours.

Nous avons tenu notre rang. Nous avons supporté les lazzis et les quolibets, réaffirmé la singularité de la vision écologiste et l’offre politique qui est la nôtre, rehaussé notre niveau d’ambitions, revendiqué le leadership de l’alternative face aux libéraux et aux nationaux populistes.

Je veux vous livrer ici le secret de l’angoisse qui m’étreignait lorsque j’ai pris mes fonctions, il y a trois ans. Je me demandais : et si j’étais le dernier Secrétaire national des Verts ?

Nous connaissons désormais la réponse : notre mouvement ne s’éteindra pas. Non seulement il ne s’éteindra pas, mais il sera la base sur laquelle construire l’arrivée au pouvoir de l’écologie.

Soyez en toutes et tous chaudement remercié.e.s.

Sans vos efforts constants, sans votre courage et votre ténacité, sans votre résilience, rien n’aurait été possible. 

Vous avez choisi de ne pas mettre le mouchoir du renoncement sur vos convictions.

Vous avez choisi de persister quand on nous sommait d’abandonner.

Vous avez choisi de vous engager sur le chemin de la responsabilité sans vous détourner de l’horizon de la radicalité.

Vous avez choisi le pari de l’unité des écologistes. Et il a été gagnant.

Je veux rendre hommage ici, une fois encore, à la belle campagne européenne. En refusant de nous soumettre aux diktats des chancelleries politiques établies, nous avons rendu possible une nouvelle espérance.

Et cette espérance est entrée en résonnance avec le soulèvement de la jeunesse qui refuse de regarder son avenir mourir sans rien dire. 

La force de leur parole et de leur combat est telle que je prédis que rien ne pourra durablement lui faire obstacle.

Préparons-nous donc à être convoqués au rendez-vous de l’histoire : le jour viendra où nous serons en situation de diriger aux destinées de ce pays. J’en suis convaincu. D’ici là, notre ligne de conduite doit tenir en deux mots : travail et modestie.

J’ai eu l’honneur de tenir la barre du navire vert pendant ces longues années, belles quoi qu’éprouvantes. Nous avons tenu le cap. Collectivement. Cela ne s’est pas fait sans heurts, pas sans débats, pas sans difficulté, mais nous sommes sortis de la saison des tumultes.

Je vous conjure de ne pas revenir à nos vieux démons. Ne détruisons pas ce que nous avons construit ensemble. Préservons-nous de la tyrannie des égos et de la médiocrité des petits meurtres entre amis. Soyons dignes de la beauté des idées que nous avons l’honneur de porter sur la scène de l’Histoire pour améliorer notre destin commun.

J’aurai, vous vous en doutez, mille choses à vous dire encore. Sur la crise européenne, sur l’effondrement en cours, sur le printemps des peuples qui demandent la démocratie en Algérie, en Iran ou à Hong Kong. Sur les forêts qui brûlent,

Mais aussi sur les féminicides qui, enfin, sortent de l’ombre, sur le refus de la société de consommation qui mobilise les plus jeunes, bref, sur les raisons d’avoir peur toujours et sur les raisons d’espérer enfin.

Mais j’ai promis d’être bref.

Alors je conclus d’un mot. 

Ou plutôt deux.

Le premier, c’est le mot « merci ».

Il est adressé à vous, mais davantage encore à celles et ceux qui nous ont fait confiance ou s’apprêtent à le faire lors des élections municipales. Je vous adresse autant de mercis que je vous souhaite d’enthousiasme. Ensemble, nous allons réussir et nous allons gagner.

Le second mot, c’est celui de « fierté ».  Il parle de ce frisson intime, qui, partant de mon cœur, communie avec les vôtres pour vous engager à cheminer tête haute, puisque nous sommes la force qui défend la planète, le vivant, les droits humains et ceux de la nature, la solidarité entre toutes et tous et le respect dû aux plus humbles. Oui, je parle de la fierté de porter une cause qui nous oblige et de construire une force qui nous dépasse.

L’écologie est l’avenir de l’humanité. Cette espérance fragile et folle, vous me l’aviez confiée. Je vous la confie en retour. Ensemble, faisons-la grandir.