Les signataires

2017-2018 a été l’année de #MeToo. 2019, celle où Denis Baupin a été débouté du procès en diffamation intenté contre les femmes qu’il a agressées. Plus que la parole qui s’est libérée, ce sont les oreilles qui se sont ouvertes, notamment à l’intérieur du parti.

Europe Ecologie les Verts doit devenir le premier parti écoféministe dans ses pratiques. Être écoféministe, c’est lutter contre toutes les formes de domination (sur la nature, les femmes, les personnes LGBTQI +, les minorités raciales, les personnes les plus fragiles…), prêter attention aux générations futures et aux plus vulnérables et respecter les valeurs d’ouverture, de coopération et d’écoute que nous défendons à l’extérieur. C’est la condition pour convaincre et conserver assez de forces militantes pour développer des solutions de rupture face au changement climatique.

L’ouverture, c’est rechercher de nouveaux.lle.s adhérent·e·s de toute provenance par une communication et des événements accessibles à tou·te·s. C’est coopérer davantage avec les associations de quartiers populaires, du milieu rural, des combats contre les inégalités.

L’ouverture, c’est conserver les adhérents… et surtout les adhérentes : créer un réseau de soutiens féminins dans chaque région, augmenter les moyens dédiés à la formation contre les violences sexistes au sein du parti, valoriser le travail de toutes, proscrire la notion de domaine réservé et faire que chaque sujet soit appropriable par tou·te·s.

Nous défendons un mieux-vivre pour chacun·e, sobre et résilient, juste et coopératif. Dès lors, il est indispensable de le montrer dans la façon dont nous déclinons notre projet, menons nos campagnes et agissons chaque jour. Il est indispensable de fonder nos propositions sur nos quotidiens et expériences concrètes. Ne pas trouver de place en crèche, avoir des enfants en mauvaise santé en raison des expositions à la pollution de l’air, de l’eau ou des sols, être aidant.e d’un parent éloigné des services publics… Autant de réalités qui sont des sujets politiques.

La coopération, c’est fournir des garde-fous contre l’agressivité des débats politiques. C’est cadrer efficacement les listes de discussion pour que ces outils du parti soient facilitateurs de débats. C’est assurer le respect des règles de prise de parole paritaire dans les instances internes.

Le souci de l’autre, c’est initier des partages d’expériences efficaces et des systèmes de tutorat entre ancien·ne·s et nouveaux.lles (élu.e.s et adhérent.e.s). C’est relayer les personnes fatiguées de leurs mandats. C’est prêter attention au bien-être des collaborateur.trices politiques, dont le rôle est essentiel dans la mise en oeuvre des politiques publiques écologistes. C’est réduire la durée des réunions et les placer à des horaires adaptés pour ne pas pénaliser celles qui assument une double, voire une triple journée de travail. C’est veiller à ce que les femmes soient aussi entendues que les hommes en tant que forces de proposition pour la stratégie de notre mouvement et notre socle programmatique.

Face à l’urgence climatique, nous avons besoin de préserver notre énergie militante, de protéger les publics les plus vulnérables et de permettre à toutes et tous de participer à la lutte contre le changement climatique. C’est le sens d’un parti écoféministe.

En tant que premier parti écoféministe, Europe Ecologie les Verts s’engage à :
– Concernant la formation interne (2500 €/an)

  • Établir une formation d’une journée minimum sur la prévention du harcèlement et des violences sexistes et sexuelles et sur le dispositif existant au sein d’EELV (prévention, écoute, orientation, enquête, sanction), et une formation à l’égalité femmes-hommes centrée sur les outils nécessaires pour garantir des conditions respectueuses et non-sexistes d’animation des débats dans les instances internes, en direction de tou·te·s les membres du Bureau Exécutif, du bureau du conseil fédéral et les Secrétaires régionaux/ales à chaque renouvellement des instances. La formation des secrétaires départementaux et locaux à l’égalité femmes-hommes sera assurée par les régions ;     
  • Réaliser à chaque renouvellement partiel ou total de ses membres une formation relative aux violences sexistes et sexuelles auprès :
    • du Conseil Statutaire
    • des Commissions Régionales Politiques de Règlement des Conflits (CRPRC)
  • Désigner un·e référent·e égalité au sein du bureau exécutif  chargé·e du suivi des formations susnommée

– Concernant la prévention (2 500€ par an)

  • Mettre en place de la cellule nationale d’enquête et de sanction interne dont le principe a été voté en décembre 2016 et qui n’est toujours pas en capacité de fonctionner car moins de la moitié de ses membres ont été désignés ;   
  • Assurer à tou·te·s ses membres une formation centrée sur le mécanisme des violences sexistes et sexuelles, les lois en vigueur, la prévention du harcèlement et des violences sexistes et sexuelles et la connaissance détaillée du dispositif existant au sein d’EELV ;                  
  • Intégrer à la charte signée par les nouveaux.lles élu.e.s un paragraphe les engageant contre les violences sexistes et sexuelles, les discriminations liées au genre et le harcèlement (moral et sexuel) de leurs collaborateur.rice.s ;
  • Encourager la prévention des violences lors des grands événements d’EELV, avec un service d’ordre lors des événements extérieurs et des référent.e.s pour les soirées, par exemple lors des Journées d’été.

– Concernant l’organisation
Réinstituer un système de garde d’enfants aux journées d’été, par un personnel agréé et formé, durant les quatre jours d’ateliers (1 250 euros nets).

– Concernant le projet
Analyser chaque proposition politique en interne à l’aune des impacts, positifs et négatifs, sur les femmes : contribution et avis systématique de la commission féminisme sur les travaux du conseil programmatique et sur les programmes électoraux à dater de juin 2020.