Une loupe est toujours nécessaire pour analyser les variations des chiffres du chômage : il est urgent de changer d’échelle !

EELV propose un plan Marshall pour l’emploi: 1 million d’emplois via la transition écologique

Les batailles de chiffres sur le chômage sont récurrentes. Ca baisse, ça monte, la courbe s’inverse, la progression faiblit,… Au final l’analyse des chiffres du chômage relève du travail d’orfèvre. + 17800 demandeurs d’emplois de catégorie A, – 6 900 toutes catégories confondues. Il n’en reste pas moins entre 3,5 et 5,5 millions de personnes en recherche d’un emploi stable et à temps plein en France. Alors la baisse de quelques milliers ne peut évidemment pas être satisfaisante. Et ce pour personne.

Pour prendre la mesure du chômage il est un impératif : arrêter de croire au retour de la croissance comme au retour de la bonne fortune et prendre des mesures radicales. La transition énergétique est créatrice de nombreux emplois mais elle suppose un engagement volontariste et massif de l’Etat vers les énergies renouvelables. Les circuits courts, le développement des services de proximité sont autant de sources d’emplois et aussi de bien être. La préservation de l’environnement et de la biodiversité : un potentiel de 250 000 emplois, 700 000 emplois crées par la transition énergétique selon le centre d’analyse stratégique, 75 000 emplois pour une agriculture durable… Bref les sources existent mais elles sont très dépendantes des politiques publiques menées. Il est donc temps de prendre la mesure du changement de cap à opérer.

Nous disposons des moyens d’engager cette transition écologique: il faut réaffecter les fonds destinés au Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Ces 20 milliards d’euros offerts sans contrepartie aux entreprises ne servent ni aux salariés ni aux consommateurs ni aux chômeurs ni à penser l’avenir. EELV propose de les réorienter pour mettre sur pied un plan Marshall de la transition écologique pour l’emploi.

Le partage du travail, aujourd’hui sujet tabou, doit aussi être revisité. Les emplois évoluent, les besoins en formation augmentent, les reconversions indispensables pour certains secteurs d’activités. Alors utilisons cette période de mutation pour offrir et développer de véritables congés formation qui permettent des pauses dans les carrières professionnelles et diminuent le temps de travail sur la durée de la vie. Tout le monde en sera gagnant: les salariés moins dépendants d’un seul secteur de compétences et les employeurs qui trouveront sur le marché du travail des personnes mieux formées et plus mobiles.

Au final une vraie politique de lutte contre le chômage est aussi une politique de transition et de changement de modèle. En matière d’emploi il est faux de supposer que ce sont dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes. Changeons… maintenant !

Sandrine ROUSSEAU, Julien BAYOU, Porte-parole