Chaque 18 décembre a lieu la Journée internationale des migrant·e·s. Face à la montée des nationalismes, des racismes et des fascismes dans le monde, les collectifs, associations, syndicats et partis appellent à une mobilisation collective pour la paix, contre les haines de l’autre et leur instrumentalisation. Pour donner corps à cette démarche, des marches aux flambeaux en mémoire des dizaines de milliers de femmes, hommes et enfants mort·e·s sur les routes de la migration victimes des frontières et de politiques anti-migratoires sans effets, sont organisées partout en France.

Pour Europe Écologie – Les Verts, il faut en finir avec les politiques qui génèrent morts et traite des humains au lieu de permettre de répondre aux problématiques migratoires. Le cadre juridique actuel qui limite la protection aux réfugiés politiques, dont la définition légale est restrictive n’est plus adéquat pour tenir compte de la complexité de mobilités liées aux injustices environnementales et climatiques, économiques et sociales ainsi qu’aux discriminations.

Nous avons besoin d’une autre politique européenne des migrations, qui ne se réduirait pas à une coopération sécuritaire et à la négociation d’accords avec les pays du Sud pour sous-traiter le travail de garde-frontière, mais tiendrait compte des impératifs de fraternité, de justice et des contraintes que le changement climatique fait peser sur les populations.

Les budgets accordées aux dispositifs sécuritaires aux frontières doivent être réorientés vers les programmes daccueil et d’insertion. Les fonds alloués à la mise en place de dispositifs de gestion des frontières sont vertigineux. Le collectif de journalistes The migrant files estime à plus de 11 milliards d’euros de fonds investis par les pays européens pour dresser des barrières sur les routes migratoires vers l’Europe.. Des politiques chères et surtout inefficaces et dangereuses au vu de l’arrivée continue de personnes qui fuient la misère, la guerre ou l’oppression.

Loin des clichés agités par les extrêmes et la droite pour faire de « l’autre » un bouc-émissaire utile afin de taire le flou de leurs propositions politiques, les écologistes rappellent que les études prouvent que l’immigration « rapporte » beaucoup plus qu’elle ne « coûte ». En particulier en France, l’immigration « rapporte » au budget de l’état 12 milliards de plus que ce qu’elle ne « coûte » selon une étude de 2009 commandée par le Ministère des Affaires sociales.

La peur de l’autre est le fruit de politiques de précarisation et de déclassement de la population française à l’œuvre depuis plus de 30 ans et dont les « gilets jaunes » sont aujourd’hui l’expression. En remettant en cause les acquis sociaux par des politiques d’austérité sans effets, les gouvernements successifs ont nourri un sentiment de mal-être et génère du repli sur soi dans la population. En luttant pour plus d’égalité, Europe Écologie – Les Verts et toutes les organisations signataires de l’appel à cette marche du 18 luttent pour un changement de société qui donne plus de droits et de pouvoir de vivre à toutes et tous.

L’Europe doit assumer ses responsabilités dans la prise en charge des personnes ayant besoin de protection internationale en permettant leur accès sur le territoire (visas humanitaires) et en participant de façon effective aux programmes de relocalisation volontaire des réfugiés vivant dans les pays du Sud. Cela passe par la remise en cause des accords de Dublin qui font aujourd’hui peser l’essentiel de la charge de la gestion des personnes migrantes sur le pays d’arrivée, généralement les pays méditerranéens ou frontaliers, instaurant une inégalité entre pays européens et un sentiment de rejet des personnes migrantes dans les pays concernés.

Une autre Europe est possible, forte et ouverte, loin de cette Europe technocratique, austéritaire et impopulaire qu’imposent les États malgré le Parlement européen. Pour cette Europe des droits, du bien vivre et de la fraternité, Europe Écologie – Les Verts marchera mardi. Pour incarner cette parole européenne et humaine, Damien Carême, figure de l’accueil digne et humain et candidat à l’élection européenne, sera présent à la marche parisienne qui partira ce mardi à 18h de la place de la République.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux