Selon une information de l’AFP, Standard & Poor’s aurait informé le gouvernement français que notre pays perdrait son triple A. Cette dégradation n’est pas une surprise. Elle est un symptôme, celui d’une financiarisation de l’économie. Les embardées de Nicolas Sarkozy depuis cinq ans, la multiplication des cadeaux fiscaux, les réformes et contre-réformes fiscales n’auront pas répondu ni aux échecs de cette financiarisation de l’économie, ni à la hausse dramatique du chômage.

Il importe au contraire de construire une stratégie basée sur l’économie réelle. Il importe surtout d’être conscient que cette crise est la crise d’un modèle de développement, un modèle ultra court-termiste, gaspilleur de nos ressources naturelles et qui accroît les inégalités. À ce titre, il ne faut pas concevoir des réponses calquées sur les desiderata des agences, mais plutôt sur les besoins de notre société en emploi et en qualité de vie. Cela implique d’avoir une vision à long terme. Nous devons ne pas hésiter à investir dans la transformation écologique de l’économie, créatrice d’emploi .

Les pays européens doivent viser à rendre leurs économies plus indépendantes des marchés et des agences de notation. Le pouvoir actuel des agences et la fragilisation que leurs décisions peuvent provoquer sont illégitimes car ils sont fortement nourris d’idéologie. Pour EELV, il faut travailler à une agence européenne indépendante, soucieuse du long terme, pour donner des informations pertinentes aux marchés et compenser l’analyse orientée des trois agences.

Cécile Duflot

Secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts