Alain Vidalies, secrétaire d’état aux transports, vient d’annoncer l’abandon de la ligne de fret ferroviaire qui devait relier Dourges dans le Pas de Calais à Tarnos dans les Landes. Cette « autoroute du fret » devait concurrencer le transport router et permettre le mise d’un grand nombre de camions sur des trains. Ainsi le report modal permis par cet investissement était estimé à 85000 camions par an. Le transport routier est un des principaux émetteurs de CO2 mais aussi de particules fines. Le Président de la République souhaite une France exemplaire en matière de lutte contre les émissions de CO2, pourquoi donc prendre une telle décision à contre courant complet de l’histoire et de l’intérêt général ?

La rentabilité de cet investissement, jugée insuffisante par le gouvernement, est à mettre en regard de l’abandon sine die de l’éco-taxe poids lourds. Faute de rentrées fiscales liées à la fiscalité écologique, comment imaginer que le fret puisse être rentable quand le transport routier bénéficie des niches fiscales sur le diesel et l’absence de toute taxe alors même qu’ils sont responsables de cancers, de maladies cardio vasculaires, d’allergies et de contribuer à un dérèglement climatique dont l’ampleur est inédite à l’échelle de l’humanité ?

«La question posée aujourd’hui est simple : le gouvernement souhaite-t-il réellement diminuer le nombre de camions sur les routes ? On ne fera aucune transition d’ampleur si on ne regarde les choses que par le petit bout de la lorgnette à savoir la rentabilité économique et si on oublie ce qui devrait guider l’action publique sans relâche : l’intérêt des citoyens, leur santé et leur environnement » déclare Sandrine Rousseau.

« Cette décision doit absolument être revue. Le gouvernement ne peut pas tenir des discours ambitieux sur le climat et prendre ce type de décisions. La France ne devrait plus être un paradis pour les camions » déclare quant à lui Julien Bayou.

Europe Ecologie Les Verts dénonce fortement cette décision, demande au gouvernement de revoir sa position et d’investir enfin de manière ambitieuse dans le fret.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux