J’étais à Bruxelles le 15 mai dernier aux côtés du Président de la République pour la conférence des donateurs pour le Mali. Cette conférence co-organisée par la France et l’Union européenne est déjà en soi un symbole, la France agit avec l’Europe au Mali. Notre objectif commun est aujourd’hui de gagner la paix au Mali. Si l’intervention militaire a permis de rétablir l’intégrité du pays, la stabilité durable du pays passe d’une part par la réconciliation nationale et l’organisation d’élections et d’autre part par le développement. En tant que Ministre du développement, j’ai la responsabilité de ce second volet qui a été au cœur des discussions à Bruxelles.  

 

Cette conférence a été un succès puisque les promesses de dons se sont élevées à plus de 3,2 milliards d’euros soit 1 milliard de plus que la somme demandée initialement par le gouvernement malien pour financer son plan de développement. La France s’est ainsi engagée à verser 280 millions d’euros d’aide directe. Par ailleurs, nous contribuons à hauteur de 20% au x  520 millions d’euros promis par la Commission européenne.  

 

Pour autant, ces promesses doivent maintenant se concrétiser sur le terrain. C’est pourquoi j’ai insisté pour que cette aide se matérialise rapidement car comme j’ai pu le constater en me rendant au Mali,  les attentes des populations sont extrêmement fortes. Notre priorité est aujourd’hui de répondre aux urgences en finançant par exemple la réinstallation de l’administration dans les zones libérées ou la préparation de la prochaine rentrée scolaire. Cette aide doit aussi financer l’avenir du Mali à travers des projets qui soutiennent un développement durable. Le Mali subit déjà les conséquences du changement climatique qui aggrave les  sécheresses. C’est pourquoi, nous devons accélérer  les grands projets qui répondent à ce défi, comme  pour ne citer qu’un exemple :  la station de production d’eau potable de Kabala, près de Bamako, pour lequel la France est le premier contributeur, qui doit apporter de l’eau potable à plus d’un million de personnes.    

 

Ma responsabilité est également maintenant d’assurer que l’aide aille bien à ceux qui en ont besoin et servent le développement du Mali. Pour cela, nous nous sommes engagés à une transparence totale des sommes versées et de leur utilisation. La France sera exemplaire dans ce domaine. Elle mettra en place des dispositifs nouveaux, pour garantir une traçabilité et un contrôle citoyen accrus afin de permettre à chaque malien de savoir comment a été utilisé l’argent de l’aide internationale.  

 

Enfin, cette aide suppose le respect par le gouvernement malien de la feuille de route politique (organisation des élections selon le calendrier prévu, réconciliation) et la mise en œuvre des réformes nécessaires en matière de lutte contre la corruption ou de décentralisation. C’est un véritable « contrat » entre partenaires sur lequel nous sommes mis d’accord à Bruxelles. Ce contrat est la traduction de la nouvelle politique de la France en Afrique. C’est aussi la condition pour que l’aide de la communauté internationale contribue effectivement à gagner la paix.

 

Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement