Adoptée par le Conseil fédéral d’Europe Écologie Les Verts des 11 et 12 juillet 2020

Exposé des motifs

En France et dans le monde, l’accélération et l’amplification de l’engagement de la jeunesse pour l’écologie est un fait : forte mobilisation des jeunes lors des marches mondiales pour le climat, parution de manifestes en faveur de la transition écologique par des mouvements étudiants et lycéens, émergence de figures comme Greta Thunberg, Vanessa Nakate ou Luisa Neubauer et de mouvements tel que Youth for climate. Cette Génération Climat, souvent appelée “génération sacrifiée” veut désormais avoir voix au chapitre, ne plus seulement battre le pavé mais se faire entendre dans les urnes et à l’intérieur des institutions.

Les élections européennes de 2019 ont en effet confirmé l’émergence d’une conscience politique écologique accrue chez les jeunes. Malgré une forte abstention aux élections, les jeunes ont largement contribué au bon score de la liste écologiste (+ de 28 % chez les 25-34 ans et 25 % des 18-24 ans).

En votant massivement pour nous, cette génération nous a donné un mandat clair : porter et incarner ses revendications. Nous devons plus que jamais être à la hauteur des attentes qu’elles et ils ont placé en nous.

Favoriser l’engagement des jeunes et développer la formation militante

Plus d’un·e jeune Français·e sur deux a aujourd’hui le sentiment que son avis n’est pas pris en compte. Nous devons améliorer la participation des jeunes en favorisant leur intégration dans les instances du parti et leur participation à la prise de décision.

EELV, premier parti des jeunes mais pas de la jeunesse ? Concernant l’intégration des jeunes sur nos listes, l’examen des récentes campagnes électorales montre que beaucoup de chemin reste à parcourir : seulement 6 jeunes de moins de 30 ans, soit 7,59 % de la liste aux européennes de 2019. Une intégration de candidatures jeunes largement insuffisante quand nous proposons de sanctionner les partis ne présentant pas au moins 20 % de moins de 30 ans aux élections et que nous nous sommes engagé·e·s vis à vis du Parti vert européen à placer des jeunes en position éligible.

Nous devons nous donner les moyens de favoriser l’engagement de la jeunesse en mettant davantage en avant nos jeunes candidat·e·s en leur offrant de vraies possibilités d’être élu·e·s et en leur donnant l’opportunité d’assumer des responsabilités, internes comme externes.

La mobilisation des jeunes sera un enjeu électoral majeur des scrutins départementaux et régionaux de mars prochain. Nous l’avons vu sur les européennes, la mobilisation des jeunes a permis de déjouer les pronostics et de faire émerger les écologistes comme une alternative crédible à la fuite en avant néolibérale de LREM. L’enjeu est peut-être encore plus crucial face au national-populisme du RN, qu’on ne doit plus jamais laisser être le premier parti des jeunes comme lors de précédentes élections.

Développer nos propositions par et pour la jeunesse

Alors que le quinquennat d’Emmanuel Macron restera marqué par les nombreux coups portés à la jeunesse avec la diminution des APL, la mise en place de Parcoursup, la création du service national universel (SNU), la hausse des droits d’inscriptions à l’université pour les étudiant·e·s étranger·e·s, les réformes injustes du bac et de la formation professionnelle ou encore les répressions parfois violentes de la mobilisation des lycéen·ne·s, il est essentiel que notre parti se saisisse des questions de jeunesse pour co-construire avec elle un socle solide de propositions programmatiques pour les échéances à venir : des régionales à la présidentielle jusqu’aux législatives.

Mutualiser / coordonner

Dans cette optique, nous devons pouvoir disposer d’un outil de réflexion, d’échange et de co-construction au sein de notre mouvement qui doit se traduire concrètement par la mise en place d’un groupe de travail « Jeunesse » co-piloté par EELV et les Jeunes Écologistes.

Ses objectifs :

– Renforcer les échanges entre EELV/JE et assurer une meilleure coordination et mutualisation au niveau national et régional entre nos deux organisations, dans le respect du principe d’autonomie solidaire acté dans la Charte régissant le fonctionnement entre les deux parties.

– Travailler en transversalité et améliorer la communication interne et externe en direction des jeunes, notamment via les nouveaux outils de communication

– Fournir ensemble des éléments d’analyse et des propositions d’orientation ou d’action sur les politiques menées en faveur de la jeunesse et de l’éducation populaire

– Soutenir et relayer les mobilisations de la jeunesse

– Reconnaître, valoriser et encourager l’engagement des jeunes en politique

– Accroître la visibilité des jeunes candidat·e·s aux élections et développer la formation interne des jeunes

– Organiser des événements pour confronter nos analyses et alimenter le débat

Motion

Aussi, sur proposition conjointe des bureaux exécutifs d’EELV et des Jeunes Écologistes, le conseil fédéral d’EELV décide :

Qu’un groupe de travail commun intitulé « Jeunesse » soit créé au sein du parti EELV et de l’organisation des Jeunes Écologistes ;

Que les bureaux exécutifs d’EELV et des Jeunes Écologistes soient chargés des modalités de mise en place de ce groupe de travail notamment concernant sa composition et sa temporalité avec un rapport d’étape au Conseil fédéral d’ici 6 mois ;

Que ce groupe de travail ait pour tâche d’élaborer un paradigme proprement écologiste sur la jeunesse et auditionne les différent·e·s acteur·rice·s sur ces questions ;

Que ce groupe de travail ait pour objet de mutualiser les retours d’expériences, de formuler des propositions, de les diffuser au sein du parti (EELV) et de l’organisation (JE) ;

Que ce dernier travaille de manière transversale avec tous les organes du parti EELV et de l’organisation JE, fasse appel à l’expertise aussi bien interne qu’externe au parti et ce, dans un esprit de co-élaboration.

Unanimité moins 2 contre



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