Nicolas Hulot en avait fait un élément fort du Plan Climat en annonçant vouloir mettre fin à l’importation en France d’huile de palme. Moins d’un an après cette annonce, renoncements après renoncements, le gouvernement continue de s’essuyer les pieds sur son ministre de l’écologie ets’apprête à revenir sur ses engagements pour le climat pour… faciliter les ventes d’armes !

Pour les écologistes, cette volte-face est inacceptable. S’agissant de l’huile de palme, les écologistes rappellent que sa production est une des premières causes de déforestation dans le monde et la première en Indonésie.

Dangereuse pour la santé et l’environnement, sa production est entre autres responsable d’augmentation des rejets de gaz à effets de serre, de destruction de l’habitat de nombreuses espèces d’animaux, de pollutions. 90% des forêts malaisiennes et indonésiennes auraient été détruites du fait de son exploitation. Cette dernière détruit l’habitat naturel de très nombreuses espèces comme les orangs-outans, les éléphants ou les rhinocéros, aujourd’hui menacées.

Ces impacts environnementaux ont des conséquences sociales directes et dramatiques : les petits producteurs chargés de la récolte des fruits du palmier à huile sont très souvent exploités et vivent dans une misère extrême et la monoculture empêche tout développement des économies locales, créant un cercle vicieux de pauvreté qui renforce l’emprise économique des producteurs de palme.

Toutes ces raisons expliquent la volonté du ministre Hulot de faire pression sur ce marché, en retirant la France du jeu et de donner l’exemple pour “make our planet great again”, ainsi que le vote du Parlement européen pour limiter son utilisation.

La décision du Gouvernement de surseoir aux décisions de son Ministre et du Parlement européen est un crime contre la nature et signe un recul historique par rapport aux engagements de la COP21.

Europe Ecologie – Les Verts demande au gouvernement de revoir sa copie : en aucun cas les ventes d’armes et de rafales à l’Indonésie ou la Malaisie ne sauraient servir d’excuse pour hypothéquer l’avenir de la planète.

Les écologistes demandent que les entreprises françaises et européennes respectent les engagements de la France et de l’Europe en faveur du climat en diminuant drastiquement leur utilisation d’huile de palme et qu’elles publient de manière transparente la liste de leurs fournisseurs.

Si le boycott des produits contenant de l’huile de palme et ses dérivés permet à chaque personne d’agir localement à son échelle, il est de la responsabilité des politiques d’agir globalement. Le président Macron a abondé dans ses discours en ce sens : qu’il mette enfin en cohérence sa parole et ses actes. On en est, aujourd’hui, très loin.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux