L’État français a autorisé, en toute connaissance de cause, la mise en danger de populations françaises en dissimulant pendant plus de 10 ans la présence de chlordécone dans l’eau potable aux Antilles. 

Cette déclaration de M. Éric Godard, ancien délégué interministériel Chlordécone en Martinique, lors de son audition à l’Assemblée nationale le 25 septembre dernier a interpellé chacun-e de nous qui vivons cette catastrophe sanitaire en Guadeloupe et en Martinique et, au-delà, tout individu qui défend le concept de développement soutenable sur cette planète.

Alors que la Charte de l’environnement adossée à la Constitution proclame notamment que « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré, respectueux de la santé » et que « les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable« , comment peut-on encore passer sous silence ce scandale sanitaire et social ? 

En effet, le seuil de pauvreté, qui est de  950 € en métropole, n’est que de 650 € en Guadeloupe, ce qui laisse peu ou pas de marge aux populations concernées pour faire analyser la présence de ce perturbateur endocrinien dans leur organisme. Chacun-e est livré-e à son propre sort.

Avec plus de 600 cas de cancers répertoriés par an, des décès en nombre, un hôpital sous perfusion, nous ne pouvons rester passifs quand des responsables, au plus haut sommet de l’administration, font des confessions d’une telle nature sur un sujet touchant plus d’un million d’entre nous.

Nous sommes totalement solidaires de toutes les associations mobilisées sur ce dossier et nous exigeons avec elles que les différentes plaintes engagées soient jugées ! Nous demandons la mise en place d’une enquête administrative quant aux responsabilités dans ce scandale d’État et la publication des conclusions.