Les fêtes de fin d’année ont été l’occasion de souffler pour nombre de militants, mais pas pour tous ! 

La menace d’une opération policière qui a plané sur la ZAD durant toutes les vacances a motivé de nombreux militants à y passer durant les fêtes ou à l’occasion du festival FestiZad du 4-5-6 janvier. Un programme d’accueil avait même été élaboré pour attirer une centaine de nouvelles têtes au moment de Noël. Les Jeunes Écologistes plus remontés que jamais contre ce projet et qui gardent un excellent souvenir de la manifestation du 17 novembre en ont profité pour y aller.

Loin des scènes de guérilla forestière vues dans les médias récemment, les jeunes militants écologistes ont participé à la vie en communauté à la Châtaigneraie. Vie faite de bricolage pour les cabanes, de préparation de repas pour 200, de quelques discussions politiques et encore d’ateliers d’improvisation. Une belle occasion de rencontrer des jeunes artisans, agriculteurs ou précaires, profils que l’on retrouve hélas peu dans les mouvements politiques mais qui viennent participer à ce qui semble être devenu une sorte de nouveau « Larzac » pour notre génération.

Le temps fort du FestiZad

Pour les organisateurs du festival, la partie n’était pas gagnée. La préfecture a interdit de monter les chapiteaux, les policiers se sont échinés à multiplier les contrôles, de nombreux stands (restauration, stands d’information, buvette) n’ont pu être montés pour cause de manque de matériel impossible à acheminer sur place…

Mais, malgré la boue, malgré la pluie, malgré les difficultés à accéder au site à cause des barrages de police, plus de 30 000 personnes sont venues au FestiZad, du jeudi 4 au dimanche 7 janvier.

L’ambiance était à la fête : de l’entrée à prix libre aux scènes cocasses de solidarité entre festivaliers coincés dans les champs de boue, l’atmosphère était marquée par une bonne humeur générale, d’une bonne dose de révolte et d’un zeste d’anarchie conviviale.

Et surtout, les différents artistes présents sur scène (de Keny Arkana à l’Unité Maü Maü) ont réussi à porter en musique cette vision alternative désormais caractéristique des mobilisations concernant ce projet : refus du capitalisme et de la société de consommation, autres modes de pensée et de vie, indignation collective face aux dégâts humains et environnementaux.

Et après ?

La réussite de ces événements et la qualité des moments passés là-bas démontrent la force de la mobilisation contre le projet d’aéroport. Les nombreux jeunes qui viennent vivre plusieurs semaines ou plusieurs mois dans la ZAD symbolisent bien une génération marquée par la crise et qui rejette un modèle de société basé sur le gaspillage et la recherche du profit économique à tout prix.

Sur la ZAD, c’est un autre modèle de fonctionnement qui fait jour, basé, non sans difficultés, sur l’autogestion, la démocratie horizontale, la gratuité des modes de vie, le respect des autres et de son environnement.

Dès lors, bien décidés à ne pas placer trop d’espoir dans le travail de la commission de concertation, les Jeunes Écologistes veulent poursuivre, avec EELV et les nombreux autres opposants, les conditions d’un rapport de force favorable à l’abandon du projet.
Pour cela, outre leur présence aux prochaines mobilisations qui s’annoncent, ils diffusent partout en France un nouvel autocollant « Changeons de société, pas d’aéroport » et tenteront de rassembler les mouvements de jeunesse autour d’une tribune commune contre le second aéroport de Nantes.

La mobilisation continue. Mobilisation dans laquelle tous les écologistes doivent trouver leur place pour garantir sa réussite.