Alors que s’achève la première année de mandat, beaucoup de questions concernant l’environnement et le développement durable restent en suspens. Suite au départ de Delphine Batho du ministère de l’écologie et surtout, de la forte baisse annoncée des crédits de son département ministériel, des éclaircissements et des engagements clairs s’imposent. C’est la raison pour laquelle, par la voix de Barbara Pompili, les député-e-s écologistes demandent à Jean-Marc Ayrault si la majorité et le gouvernement seront au rendez-vous de l’écologie. 

> article à retrouver sur le site du groupe des député-e-s écologistes à l’Assemblée nationale

La réponse du Premier ministre

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

 

Madame la présidente du groupe écologiste,

Je ne crois pas que vous soyez vraiment inquiète, mais je comprends que vous me posiez ces questions. Je vais donc y répondre clairement. L’environnement n’est pas une contrainte pour moi, contrairement à ce que certains peuvent dire ou écrire. La transition écologique, c’est un nouveau modèle de développement que nous devons construire. Loin d’être une contrainte, c’est une chance pour la France. Mais c’est aussi un défi. En effet cela implique des changements, y compris dans notre manière de concevoir les choses.

 

Sur la fiscalité, par exemple, vous m’avez posé une question précise. Y aura-t-il une réforme de la fiscalité pour la rendre plus écologique et plus incitative ? La réponse est oui. Nous n’attendrons pas la fin du quinquennat de François Hollande : avec le ministre de l’économie, le ministre du budget et le nouveau ministre de l’écologie, Philippe Martin, nous tiendrons les engagements qu’il a pris.

 

Dès 2014, nous amorcerons cette réforme en profondeur, qui permettra de mobiliser les Français et de leur faire comprendre qu’il y va de leur intérêt économique, social, écologique, mais aussi en termes de santé. C’est le défi auquel nous sommes confrontés, et nous allons nous y attaquer ensemble ! En même temps, il nous faut faire preuve d’une grande pédagogie. Rien n’est simple, et il convient de prendre en compte les habitudes de pensées et les pratiques ; il faut aussi veiller à ne pas aggraver les inégalités sociales. Telle sera la ligne de conduite du Gouvernement.

 

S’agissant des choix budgétaires, je vais, le 9 juillet prochain, annoncer des investissements, dont vous verrez qu’ils sont ambitieux, qu’ils concernent le domaine des transports préservant l’environnement, l’efficacité énergétique, l’innovation et la recherche, ou encore l’organisation d’une filière industrielle de l’écologie.

 

Oui, madame la présidente, je le répète ici : les engagements du Président de la République seront tenus, malgré les contraintes budgétaires, qui s’imposent à toutes et à tous. Chaque budget fait des efforts, et je vous demande de juger sur pièces nos priorités. Qu’avons-nous déjà décidé l’an dernier et cette année ?

 

Nous avons agi en faveur de l’efficacité énergétique dans le logement et, dès la rentrée, une nouvelle loi relative à l’urbanisme et au logement visera à limiter l’usage du foncier en concentrant davantage les constructions, pour éviter l’étalement urbain et préserver les terres agricoles. Parallèlement, une loi d’orientation agricole ira exactement dans le même sens, privilégiant les alternatives à une agriculture ultraproductiviste.

 

C’est un nouveau modèle, conforme aux engagements du Président de la République et aux convictions que je défends depuis des années. Je vous demande de me juger sur les actes et non sur les paroles ! Je compte sur vous et sur le concours de toute la majorité !