Le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim doit fermer ce 22 février, suivi, le 30 juin, par le réacteur n° 2. Europe Écologie – Les Verts se réjouit de cette avancée, prévue et attendue de longue date, qui traduit un début de changement de modèle énergétique.

Il était temps de lancer cette opération car, rappelons-le, Fessenheim est une zone sismique importante et la centrale est également en zone inondable. La fermeture de ces deux réacteurs, particulièrement âgés, devait donc intervenir le plus rapidement possible.

Cette fermeture s’inscrit dans une sortie nécessaire du nucléaire d’ici 2035 . Le nucléaire, c’est le risque inacceptable d’un accident majeur comme à Tchernobyl ou à Fukushima, ce sont des déchets radioactifs extrêmement dangereux laissés en héritage aux générations suivantes pour des milliers d’années, c’est la dépendance aux importations d’uranium, notamment en provenance de pays dans lesquels l’exploitation se fait au détriment des populations et de l’environnement (Niger, Kazakhstan…). Ce ne peut être l’énergie de l’avenir et l’arrêt du premier réacteur de Fessenheim doit être le premier d’une longue série. 

Cependant, cet arrêt définitif accélère un nouveau cycle à haut risque : la déconstruction de réacteurs à eau pressurisée existants en France, commencée avec le réacteur Chooz A. Rappelons à cet effet que plus de seize années se sont écoulées entre l’arrêt du réacteur en 1991 et la publication du décret du démantèlement complet. Devrons-nous attendre aussi longtemps pour les deux réacteurs de Fessenheim ? En effet, concernant la déconstruction, c’est plutôt le report aux calendes grecques qui prévaut si l’on en juge par les décisions récentes prise par EDF concernant la filière graphite-gaz.

Enfin, nous devons également penser à l’avenir : le développement des énergies renouvelables (EnR) comme outil d’aménagement du territoire et de participation citoyenne. Qui peut se féliciter que le régulateur de l’énergie « recommande de ne pas généraliser le principe des appels d’offres régionalisés » ?

Bref, l’arrêt de Fessenheim n’est donc qu’un début. EELV attend que l’indemnisation versée par l’État à EDF, près de 400 millions d’euros, permette le maintien dans l’emploi des salarié-es et l’accompagnement économique et social du territoire de Fessenheim et que cette fermeture ne s’accompagne pas de la construction d’un EPR dont le prix est exorbitant et qu’on ne semble pas savoir terminer. Il est, par ailleurs, nécessaire et urgent que d’autres fermetures suivent rapidement.  Notre pays doit engager une vraie transition énergétique. Il en a besoin.

Le site de la commission énergie d’EELV

Communiqué commun du Groupe des Verts/ALE au Parlement européen, du Parti vert européen et des Verts allemands, français et luxembourgeois

Cette nuit, enfin, le premier réacteur de la centrale de Fessenheim sera définitivement mis à l’arrêt. Les écologistes français, allemands, suisses, luxembourgeois, européens se réjouissent de cet événement après 43 années de combat.

Malgré Tchernobyl, Fukushima, malgré sa dangerosité reconnue il aura fallu toute l’obstination des collectifs, de la population, des écologistes pour obtenir l’abandon de la plus vieille centrale de France qui menaçait un grand bassin de population transfrontalier et la plus grande nappe phréatique d’Europe.

Nous savons que le chemin sera encore long. Nous resterons attentifs à ne pas nous faire rattraper par le mythe d’un nucléaire compatible avec les enjeux du siècle. Notre famille écologiste continuera à se battre pour la sortie du nucléaire et viser un mix énergétique 100% renouvelable.

Efficacité et sobriété énergétiques, développement des énergies renouvelables composent le modèle énergétique seul à même de relever les défis climatiques et mener à bien le Pacte vert européen que nous défendons.

Le bassin de vie de Fessenheim peut devenir, doit devenir un modèle de transition pour le démantèlement mais aussi le reclassement des salarié·e·s, leur formation et la création d’emplois nouveaux, comme nous l’avons toujours demandé.

Savourons cette victoire du mouvement antinucléaire, et préparons-nous aux prochaines étapes qui permettront de supprimer pour nous et les générations futures le risque nucléaire de nos territoires.

Ska Keller & Philippe Lamberts (co-Président·e·s du Groupe des Verts/ALE au Parlement européen), Evelyne Huytebroeck & Thomas Waitz (co-Président·e·s du Parti Vert Européen), Annalena Baerbock & Robert Habeck (co-Président·e·s des Verts allemands), Djuna Bernard & Christian Kmiotek (co-Président·e·s des Verts luxembourgeois), Regula Rytz (Présidente des Verts suisses), Sven Giegold (porte-parole de la délégation verte allemande au Parlement européen), Anna Deparnay Grunenberg (eurodéputée franco-allemande du groupe des Verts/ALE au Parlement européen), Tilly Metz (eurodéputée luxembourgeoise du groupe des Verts/ALE au Parlement européen), Michèle Rivasi & David Cormand (co-Président·e·s de la délégation verte française au Parlement européen), Julien Bayou, Sandra Regol & Jérémie Iordanoff (Secrétaire national et secrétaires nationaux adjoints d’EELV), Eva Sas & Alain Coulombel (co-porte-paroles d’EELV)

Photo @Christo MICHE (licence CC BY 2.0)