En pleine crise liée au Covid-19, le gouvernement n’a pas peur d’un nouveau scandale sanitaire : les épandages agricoles sont autorisés en bordure immédiate des habitations, ou comment enterrer les « ZNT – Zones de Non traitement » – sous couvert de la crise sanitaire. 

Après une intense controverse et un énième recul devant le lobby des pesticides, le gouvernement avait adopté fin décembre 2019 un arrêté définissant des « zones de non traitement » fixant les distances entre les épandages de pesticides et les limites de propriété des habitations bordant les champs. En parallèle, un décret demandait à chaque département d’adopter des « chartes d’engagement des utilisateurs », permettant la réduction de ces distances. 

Europe Écologie Les Verts avait déjà dénoncé dans un communiqué le scandale de santé publique que représentait ce décret. Ces distances, réduites ou non, sont largement insuffisantes et exposent dangereusement la santé de nos concitoyen.nes. 

En pleine crise sanitaire, plutôt que d’appliquer le principe de précaution et faire respecter les distances minimales tant qu’une charte n’est pas opérationnelle, le ministère de l’agriculture vient d’autoriser la réduction des distances pour les épandages agricoles, donnant raison aux nombreuses associations et mouvements écologistes pour qui ces chartes ne sont qu’une mascarade de plus pour continuer à pérenniser un modèle agricole à bout de souffle. 

Pourtant, la pandémie du Covid-19 aurait dû logiquement entraîner un durcissement de cette mesure et non son assouplissement, au nom du principe de précaution, la pollution de l’air issue de ces épandages étant considéré par certains médecins et chercheurs comme un facteur aggravant de l’épidémie, car fragilisant les voies respiratoires.

Alors que de nombreux chercheurs, experts et intellectuels appellent en ce moment à orienter la relance post-crise vers une transition écologique de la société et un mode vie plus résilient et plus sain, le gouvernement se rabat sur les réponses obsolètes de la vieille économie, qui aggravent les problèmes sanitaires et environnementaux et  in fine, notre vulnérabilité.

Plutôt que de profiter de cette pandémie pour casser les réglementations environnementales, préparons intelligemment le monde d’après en opérant massivement la transition écologique de notre agriculture et de notre système alimentaire.