EELV pleure la disparition de 400 migrants -selon un premier bilan- au large de l’Italie suite au naufrage de leur embarcation, qui constitue à ce jour la plus grande tragédie du XXIème siècle en la matière.

36 mois après la catastrophe de Lampedusa, l’indifférence des Etats européens nourrit un sentiment d’inhumanité et d’injustice qui participe à façonner la grande honte de l’Europe. L’inaction coupable, elle, fait de la Méditerranée un immense cimetière de centaines de migrants chaque année.

Face à cette situation, les écologistes appellent à reconsidérer urgemment les politiques actuelles de criminalisation qui font de «l’Europe forteresse» un échec cinglant, ainsi qu’un drame humain. La chasse aux migrants, le durcissement des contrôles sécuritaires et le budget pharaonique de surveillance en conséquence n’empêcheront jamais ces personnes, principalement des réfugiés, d’arriver à leurs fins, c’est-à-dire de voir respecter leurs droits et leur dignité.

Au contraire, les politiques actuelles, chères et inefficaces, ne font que renforcer le rôle prépondérant des filières mafieuses qui organisent sans scrupule et impunément les départs en mer, en exploitant la misère humaine dans des conditions indignes et souvent violentes. La lutte contre ces filières mafieuses doit être une priorité au sein de l’Union européenne, qui doit agir de façon unie et coordonnée, les efforts ne pouvant se reposer seulement sur quelques pays (Grèce, Italie…) mais bien sur l’ensemble des Etats européens.

Pour les écologistes, garantir une voie légale sûre pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, harmoniser la politique migratoire en adoptant des règles européennes communes -en élargissant les conditions d’accès pour les personnes nécessitant une protection internationale- est nécessaire.

Alors que le nombre de réfugiés augmente du fait de la multiplication des conflits ou du réchauffement climatique, la France doit mieux participer à l’effort d’accueil au nom des plus simples principes d’humanité, de responsabilité et de solidarité. EELV rappelle que François Hollande promettait fin 2013 d’accueillir 500 réfugiés syriens -soit autant que la Finlande ou l’Autriche-, quota pourtant peu ambitieux à ce jour non respecté par le pays des droits de l’Homme.

EELV appelle enfin l’Europe, qui constitue à ce jour un idéal de solidarité et une promesse de liberté, à opter pour une réponse plus juste face à la misère et la précarité, et à mettre ainsi en œuvre une politique commune plus digne et basée sur les droits fondamentaux.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux