Selon un journal allemand, un salarié de la société auteure du logiciel frauduleux sur les véhicules Volkswagen aurait informé la Commission européenne de la tricherie dès 2011. Le Commissaire européen à l’industrie ayant refusé d’agir, il est scandaleux d’apprendre que des fonctionnaires européens ont dû prendre le parti de lancer l’alerte auprès des autorités américaines. Une faille qui démontre bien que les lanceurs d’alerte ne peuvent s’en remettre uniquement aux autorités compétentes mais ont le devoir d’informer directement les journalistes. La directive européenne sur la protection des secrets d’affaires – actuellement en négociation – risque pourtant de mettre à mal une telle possibilité.

Ces nouvelles révélations renforcent le sentiment de duperie opérée par les autorités publiques nationales et européennes dans les tricheries en «bande organisée» organisées par le constructeur allemand. Ainsi, deux commissaires à l’industrie, l’ancien et l’actuel, ont sciemment menti devant le Parlement européen.

Les écologistes réitèrent leur demande immédiate et nécessaire d’instaurer une commission d’enquête au Parlement européen. EELV appelle l’ensemble des forces politiques à soutenir sans réserve cette initiative afin que toute la vérité soit établie sur ce scandale sanitaire et commercial qui a prospéré au détriment de la santé de nos concitoyens et des finances publiques, du fait des subventions accordées aux véhicules « propres ».

Face à cette tricherie collective symbole de la cupidité des multinationales et de l’influence insupportable des lobbies indifférents aux enjeux de santé publique, les États européens ainsi que les institutions européens doivent enfin réagir. Leur crédibilité est en jeu pour protéger nos concitoyens.

Emmanuelle Cosse, Secrétaire nationale
Yannick Jadot, Karima Delli, Pascal Durand et Michèle Rivasi, députés européens