Exposé des motifs

En tant qu’écologistes nous défendons les filières des énergies renouvelables dont celle du bois-énergie dans le but de lutter contre le défi climatique et pour entamer la nécessaire transition énergétique et sortir du tout nucléaire.

Dans le sud-est de la France, deux projets biomasse en construction font polémique :

  • Celui de E.on qui exploite la centrale thermique de Gardanne
  • Celui d’Inova dans le Var.

Ces projets contribuent à déstructurer la filière de l’énergie-bois qui se développe autour de projets locaux de chaufferies-bois proportionnés aux approvisionnements locaux possibles et aux besoins.

Ces projets fondés sur une exploitation forestière intensive mettent en péril une gestion durable et écologique de la forêt méditerranéenne pouvant porter atteinte à la préservation de la biodiversité.

Autre critique : l’absence de valorisation de la chaleur avec une perte de chaleur de 60%. Cela signifie que pour 3 arbres brûlés, 1 servira à la production d’électricité et 2 à chauffer l’atmosphère.

Enfin, on peut s’interroger sur la mobilisation de 100 millions d’euros d’argent public par an planifié sur 20 ans pour les projets biomasse de ce type. Il est certainement plus urgent et efficace de les injecter dans la rénovation thermique des logements pour lutter à la fois contre la crise énergétique et la précarité énergétique.

 

Motion

Le Conseil fédéral des 11 et 12 octobre 2014 :

– Réaffirme son soutien au développement maîtrisé des énergies renouvelables dans le cadre d’un développement local de production et de consommation en circuit court. La filière Bois-Energie demande un examen sérieux de sa faisabilité environnementale et économique.

– S’oppose aux projets Eon et Inova qui par leur gigantisme vont engendrer une surexploitation sur tout le sud-est de la France (des Cévennes aux Alpes) des zones boisées faciles d’accès et engendrer par ricochet une fragilisation du patrimoine naturel et une dégradation de la biodiversité ainsi que des conflits d’accès à la ressource entravant le développement de petites chaufferies locales.

– De plus, ces grands projets pharaoniques ont des rendements de 30 à 40 % seulement, perdant ainsi 60% de chaleur soit autant d’énergie gaspillée. La transition énergétique doit lutter contre le gaspillage.

– Enfin, le caractère disproportionné du projet pose même des questions sur les gains réels en matière de limitation de gaz à effet de serre (transport du bois exploité sur un large périmètre, utilisation de combustibles chargés de produits chimiques…).

– Souhaite voir reconnaître les forêts comme des Biens communs dans le but de garantir leur préservation et leur durabilité et la régulation des usages économiques, écologiques et sociaux des forêts. Cela est un outil pour garantir la pérennité des filières courtes de bois-énergie régionales face à des projets de prédation et de gaspillage de la forêt.

Unanimité moins 1 contre.

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