A moins de 60 jours de la COP 21, le gouvernement français relance l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures : les ministres de l’Écologie, Ségolène Royal, et de l’Économie, Emmanuel Macron, ont en effet accordé trois nouveaux permis d’exploitation pétroliers à Champfolie (Seine-et-Marne), Herbsheim (Bas-Rhin) et Estheria (Marne) et en ont prolongé deux autres, ceux dits de Bleue Lorraine (Moselle) et de Juan de Nova (Terres australes et antarctiques françaises).

Les écologistes dénoncent le double discours du Président de la République : après la baisse du budget de l’écologie et l’aide publique au développement, cette décision relève de l’hypocrisie tant la communication autour de l’exemplarité environnementale française apparaît en total décalage avec la réalité.

Alors que 80% des énergies fossiles doivent rester sous terre si l’on veut éviter l’emballement climatique, cette décision fragilise une nouvelle fois le rôle de la France -qui préside cette 21ème conférence climat- dans les négociations internationales pour aboutir au premier accord universel, ambitieux et contraignant de réduction des gaz à effet de serre en décembre prochain.

L’exploitation des hydrocarbures pollue les sols et les nappes phréatiques, détruit les paysages et dérègle le climat alors que les rares emplois créés -argument massue des promoteurs des énergies du passé- sont peu nombreux au regard du potentiel des énergies renouvelables. Les écologistes appellent à mettre notre énergie collective au service de la transition énergétique au lieu de s’acharner sur des énergies d’un autre âge aux risques environnementaux et sanitaires avérés.

EELV appelle à revenir sur cette décision et à stopper immédiatement tout permis qui faciliterait, implicitement ou explicitement, l’exploration des gaz de schiste, comme l’avait fait Ségolène Royal en octobre 2014 pour le permis envisagé dans le parc naturel régional du Lubéron.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux