Le « modèle » agricole est à bout de souffle et les éleveurs sont victimes de l’aveuglement des pouvoirs publics.

La production intensive à bas coûts d’une viande de mauvaise qualité destinée à l’export, qui fait le bonheur des agri-managers type Xavier Beulin, est un « modèle » qui tue les paysans et vide nos campagnes, et c’est ce modèle-là qui doit évoluer.

Au lieu de courir après les volumes, induisant charges de travail et endettement, le moment est venu de revoir en profondeur la politique agricole pour mieux répartir les marges et conduire les modes de productions vers un modèle plus juste et plus vertueux.

Le rôle des pouvoirs publics, n’est pas de céder à toutes les mobilisations corporatistes en promettant de nouveaux allégements fiscaux ou en rejetant la faute sur le loup qu’il faudrait déprotéger.

L’Etat et les collectivités doivent s’orienter vers la relocalisation de l’alimentation et aider ces éleveurs à changer de développement et de modèle agricole et à produire autrement. Cela passe par l’interdiction des fermes usines type 1000 vaches tout aussi dangereuses pour l’environnement que la santé animale ou la survie des petits éleveurs.

Cela passe par le soutien à l’agro-écologie : élevage en prairies, circuits courts, agriculture biologique, meilleure utilisation des terres agricoles… L’avenir de la filière passe par l’équilibre entre un meilleur traitement des animaux, une meilleure qualité de l’alimentation, des meilleures conditions environnementales et de meilleurs revenus pour les agriculteurs.

Quoiqu’il en soit, le plan de redressement proposé par le ministre de l’Agriculture n’est pas à la hauteur des enjeux.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux