Europe Ecologie – Les Verts présentera un-e candidat-e à l’élection présidentielle de 2012.

Chacun mesure l’importance de cette élection, les aspirations et les craintes que beaucoup projettent sur elle, en ce que s’y joue soit la défaite de Nicolas Sarkozy, semble-t-il aujourd’hui ardemment souhaitée par une majorité de français, soit un quatrième échec consécutif de la gauche – et, en particulier, du Parti socialiste.

Personne n’ignore par ailleurs les difficultés particulières que l’élection présidentielle pose aux écologistes, aussi bien quant aux résultats jusqu’ici obtenus que pour ce que cette élection suppose d’investissement personnel.

2012 sera donc, à bien des titres, une épreuve de confirmation pour notre mouvement. Ce double épisode électoral (présidentielle, puis législatives) interrogera la substance, l’ampleur et la pérennité potentielles de notre émergence comme troisième formation politique du pays.

Le calendrier, depuis une décision dont la vie politique française subit les contrecoups depuis dix ans, veut que la première bataille soit l’élection présidentielle, qui nous est a priori la moins favorable. Ce calendrier a jusqu’à présent conduit à réduire l’impact des élections législatives. Les élections législatives de 2002 et 2007 sont davantage apparues un « troisième tour » d’une élection déjà jouée, une confirmation se rejouant après l’essentiel de la bataille. Ce ne sera pas nécessairement le cas en 2012, particulièrement si Europe écologie-les Verts sait définir et imposer à ces partenaires un véritable contrat de législature. Une candidature à la présidentielle de notre mouvement doit bien être présentée et vécue comme cohérente avec notre projet démocratique.

L’enjeu présidentiel est donc crucial pour Europe écologie les Verts et doit être l’occasion de faire valoir notre différence. De notre résultat – et ce résultat sera celui de tout le mouvement, pas simplement celui du ou de la candidat(e) – dépendront :

– la vision que porteront les français sur les écologistes comme force politique potentiellement centrale et autonome, jugée crédible pour participer à et conduire des majorités de gestion, de transition et de transformation, c’est-à-dire capable de devenir majoritaire sans rien perdre de sa capacité critique des imaginaires et des usages dominants ;

– la confiance que les électeurs nous porteront au moment de traduire leur sympathie en choix électoral lors des élections législatives. N’en doutons pas : de notre résultat à l’élection présidentielle dépendra en partie la capacité de nos candidat(e)s aux élections législatives, quelque soit le talent personnel de ceux et celles-ci, à convaincre de l’utilité du vote écologiste ;

– dès lors, la bataille de l’élection présidentielle conditionne, par le truchement des élections législatives, les ressources budgétaires de notre mouvement pour la mandature 2012-2017, et partant les capacités concrètes de développement de notre mouvement.
L’élection présidentielle, déterminante de la façon dont le pays se regarde lui-même

L’élection présidentielle de 2012 sera, par surcroît, le premier scrutin véritablement « aspirationnel » (ou « directionnel ») depuis l’émergence du rassemblement des écologistes. L’élection présidentielle, ce ne sont pas les élections européennes ni les élections régionales. C’est, particulièrement en France, un moment d’alchimie fondatrice. Mais c’est aussi une élection centrée sur une personne plus que sur une équipe. A nous de la rendre plus collective.

Et cela joue, très nettement, sur le niveau de participation des électeurs, et sur les écarts de mobilisation selon les différents types d’élection. C’est aussi une élection qui se caractérise par une forte participation de l’électorat populaire. Cet élément doit être pris en considération dans notre travail programmatique.

Le 21 avril 2002, ce jour que les commentaires se sont vite accordés pour considérer comme un moment historique de désertion civique, 29 495 733 français s’étaient rendus aux urnes. Le 7 juin 2009 (élections européennes), ils étaient 17 992 161. En 2010, 20 219 958 électeurs se déplaçaient pour le premier tour des élections régionales, 22 201 265 pour le second.

Le 22 avril 2007, ils étaient 37 342 004 à participer au premier tour de l’élection présidentielle. Le 6 mai, 35 773 578 électeurs et électrices se déplaçaient pour choisir qui, de Ségolène Royal ou de Nicolas Sarkozy, pourrait les représenter.

L’investiture à l’élection présidentielle, premier moment d’une dynamique de rassemblement renouvelé

Ces éléments de contexte étant posés, il convient de réfléchir aux modalités souhaitables de notre entrée en campagne et, en tout premier lieu, au calendrier de désignation de notre candidat(e). Les premiers échanges au sein de notre mouvement, ainsi que les débats existant dans les autres formations politiques, montrent bien que la question n’a rien d’anodin. Choisir un calendrier, c’est déjà, d’une certaine façon, choisir une stratégie, un mode d’interpellation des citoyens, dessiner le premier visage de ce que nous voulons être notre campagne.

Pour autant, chacun en conviendra vite, l’examen des différentes possibilités montre qu’aucune solution n’offre que des avantages : partir tôt, c’est peut-être prendre le risque de l’essoufflement ; partir tard, c’est s’exposer à ne plus pouvoir compter dans un paysage qui serait déjà installé, et à laisser le doute s’installer sur notre détermination. Le choix que nous aurons à faire résultera donc, non d’un strict arbitrage entre des avantages potentiels, mais aussi entre des risques et des possibles difficultés.

Pour cette raison, il est proposé que le Conseil Fédéral, à qui reviendra la décision, donne lieu à un premier débat d’orientation lors de sa réunion des 11 et 12 décembre 2010, sur le sujet.

Il est proposé au Conseil fédéral de s’emparer de ce débat et de le faire vivre autant que nécessaire dans les régions et les comités locaux d’Europe Ecologie – Les Verts.

Une décision pourrait dès lors valablement être prise par le Conseil Fédéral lors de sa réunion des 29 et 30 janvier 2011.