Selon diverses sources – non confirmées officiellement – EDF laisserait entendre que l’État serait prêt à donner suite à sa demande de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants sur 50 ans au lieu de 40.

EELV estime qu’une telle décision constituerait une provocation politique, un mensonge économique et une aberration énergétique.

Une provocation politique, puisqu’une telle décision remettrait directement en question l’engagement du Président de la République, rappelé à plusieurs reprises, de ramener à 50% d’ici 2025 la part du nucléaire dans la production d’électricité.

Une telle décision serait, tout autant, un mensonge économique, car cela reviendrait à inscrire dans les comptes d’EDF une durée d’amortissement supérieure non seulement à la durée de vie des installations, mais aussi en contradiction avec les multiples déclarations de l’Autorité de Sûreté Nucleaire indiquant qu’EDF ne pouvait compter sur une durée de vie de ses réacteurs supérieure à 40 ans. Une telle inscription dans les comptes d’une société cotée en Bourse, partie prenante du panier du CAC 40, ne pourrait que jeter le soupçon sur la sincérité de ses comptes et des informations fournies aux acteurs financiers sur l’état réel de la société.

Enfin, une telle décision constituerait une aberration énergétique. Tout le monde en convient, le débat sur la transition énergétique l’a montré, le Président de la République l’a confirmé lors de la Conférence environnementale, l’ensemble des pays voisins le démontre au quotidien : la priorité est aujourd’hui à la transition énergétique. Elle n’est pas au maintien sous assistance respiratoire de vieilles installations en déclin, mais dans l’investissement déterminé en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

On comprend que le lobby nucléaire ait du mal à accepter cette idée. Mais on ne saurait tolérer qu’il puisse prendre en otage la société française et continuer de peser si lourdement sur l’économie française. C’est pour en faire plus amplement la démonstration encore qu’EELV soutient la proposition de commission d’enquete demandée par le groupe écologiste a l’Assemblée Nationale, afin de faire toute la lumière sur les coûts du nucléaire, et l’impact de la durée de vie des réacteurs sur ces coûts.

Jean-Philippe Magnen et Élise Lowy, porte-parole nationaux
Denis Baupin, député de Paris, vice-président de l’Assemblée Nationale