Après les événements de Trappes (Yvelines), une partie de la classe politique, pour se reconstruire en tant que force d’opposition, croit utile de brandir à nouveau un « ennemi intérieur », les musulmans de France. Les écologistes dénoncent cette attitude de « va-t-en guerre ».

À l’heure où la politique du gouvernement reste inaudible et invisible dans ces quartiers frappés par des discriminations et un taux de pauvreté record (36% dans les ZUS), il convient que des paroles d’apaisement soient entendues. Les écologistes, fidèles à leur pensée humaniste rappellent, dans un souci de pacification,  que la loi doit être respectée. En même temps, ils appellent fermement ceux chargés de la faire appliquer à œuvrer avec respect à l’égard de l’ensemble des citoyens. 

L’incident survenu à Trappes pose à nouveau la question des contrôles policiers : celle de leur opportunité, lorsqu’ils sont régulièrement effectués en direction des mêmes personnes, ainsi que leur mode opératoire. Les écologistes sont consternés qu’une des mesures phares des 60 propositions du candidat Hollande en direction des quartiers, celle concernant le récépissé pour les contrôles de police, ait été écartée par le ministre de l’Intérieur, sans proposition alternative crédible.

30 ans après la Marche pour l’Egalité et contre le racisme, les écologistes enjoignent le ministre de l’Intérieur à travailler sur des pistes permettant de renouer le dialogue entre les institutions et une partie de la population française. La période estivale est particulièrement difficile. Aurait-on oublié qu’il y a 30 ans justement, de multiples opérations « anti-été chaud » étaient menées par les pouvoirs publics pour éviter de tels événements ?

« L’affection » proclamée du ministre de l’Intérieur vis-à-vis des « Français musulmans », la veille du ramadan ne semble pas encore totalement partagée par une partie des fonctionnaires sous ses ordres. On peut regretter que le soutien du même ministre aux deux jeunes filles voilées agressées à Argenteuil au mois de juin dernier risque d’être bien vite oublié, suite aux dérapages belliqueux qui ont eu lieu dans les Yvelines.

EELV appelle à reconstruire le dialogue entre la société civile, les administrations, les associations et les élu-es qui tentent de travailler notamment avec les forces de police.

Elise LOWY, Porte-parole