Ce jeudi 7 juin 2012 au matin, à l’invitation de l’eurodéputée Sandrine Bélier, Europe Ecologie Les Verts organisait une conférence de presse spéciale Rio+20, consacrée au sommet des Nations Unies qui aura lieu à Rio de Janeiro au Brésil du 20 au 22 juin prochain. Les eurodéputées EELV Eva Joly et Sandrine Bélier, le porte-parole du parti Pascal Durand et le conseiller de Paris Sylvain Garel ont pris la parole pour rappeler l’importance de Rio+20 et les positions portées par les écologistes pour ce sommet, du niveau international au niveau des collectivités locales en passant par l’Europe et le national.

Sandrine bélier a ouvert la conférence en dressant un état des lieux des négociations en cours, rappelant que la France ces derniers mois n’avait que très peu participé aux discussions sur Rio+20 pour cause de campagne présidentielle et de disparition du ministère de l’environnement à la fin du mandat de l’ex président Sarkozy. L’eurodéputée a précisé les points d’achoppement de même que les avancées dans les négociations en cours. Les divergences persistent sur la gouvernance et notamment les prérogatives de la future Organisation Mondiale de l’Environnement (OME), de même que sur la définition de l’économie verte. Des avancées sont toutefois à noter, comme la reconnaissance du principe de non régression ou la réaffirmation de la non brevetabilité du vivant. Sandrine Bélier rappelle que les écologistes se battent également pour la création d’un cadre international protecteur pour les réfugiées et les déplacés environnementaux. Mais à 14 jours des négociations finales, « il y a encore pas mal de blocage », s’inquiète la députée européenne. « Nous verrons bien dans 15 jours si c’est Rio+20 ou Rio-20 » conclut-elle.

L’ex-candidate à la présidentielle et actuelle présidente de la commission du développement au Parlement européen Eva Joly est ensuite venue rappeler « l’urgence environnementale absolue » en cours et le bilan très maigre en matière de sauvegarde de l’environnement 20 ans près le sommet de la Terre de 1992. Pour Eva Joly, l’urgence est de se doter de nouveaux outils de gouvernance. L’eurodéputée a rappelé la nécessité de défendre juridiquement les biens communs, l’eau, l’air, la terre, contre les prédations d’autres Etats ou de grandes firmes transnationales. Sur la course actuelle néfaste en matière d’accaparement des terres, un cadre réglementaire lui semble absolument nécessaire. Eva Joly insiste : « Je vais à Rio pour porter l’idée de justice!», car aujourd’hui encore « il n’y a pas de réelle justice environnementale, on le voit en France dans le déroulement actuel du procès de l’Erika ».

Pour le porte-parole d’EELV Pascal Durand, « François hollande a une responsabilité particulière » concernant Rio+20. Par exemple le président français a notamment « la capacité de dire qu’il est scandaleux que les pays riches achètent l’ensemble des terres arables disponibles dans les pays du Sud » Pascal Durand souhaite que soit portée à Rio l’idée d’une justice au sens large, avec par exemple une OME dont les principes sociaux et environnementaux s’imposeraient à l’OMC. Près d’un milliard de personnes souffrent encore de la faim en 2012 alors que dans les pays développés un tiers de la nourriture est jeté. Pascal Durand prend l’exemple du Bangladesh pour illustrer les victimes potentielles du dérèglement climatique, les centaines de millions de Bangladeshis vivant au bord du Delta du Gange dont la vie est menacée par la montée programmée des eaux. « Nous, les écologistes, sommes en responsabilité », avec notamment les deux ministres écologistes du gouvernement Ayrault, Cécile Duflot et Pascal Canfin, « et donc en capacité de porter nos idées et de faire entendre la voix de la France et de l’Europe à Rio » a souligné le porte-parole d’EELV, ajoutant que la « sauvegarde de notre civilisation humaine » est en jeu et nécessite pour sa survie « une société de solidarité, et pas une société de guerre et d’accaparement des biens communs par les industriels ou certains Etats ». Il souhaite que M. Hollande porte l’idée d’«une solidarité et une régulation au niveau international » avec un « nouveau modèle de développement ».

Enfin, le conseiller EELV de Paris Sylvain Garel a donné un certain point de vue des collectivités locales concernant Rio+20, car nombre de mesures dépendent des collectivités locales, mais beaucoup d‘élus ne croient plus trop en ce type de sommet, surtout en ces temps de disette budgétaire.

Europe Ecologie Les Verts se mobilise totalement pour que Rio+20 ne soit pas un échec et qu’à cette occasion, la question de la transition écologique nécessaire à notre temps revienne au centre du débat public.

 

> Pour toute information sur Rio+20, voir le site d’EELV consacré à ce sommet et signer le pacte Rio+20 d’EELV : https://rio20.eelv.fr/