Avec l’approche des fêtes de fin d’année, la France fait l’objet d’une vaste campagne de communication visant à réhabiliter le saumon norvégien. Cette campagne, financée sur des fonds gouvernementaux, repose sur des enquêtes publiées par des organismes non indépendants. Ces conseils sont erronés et formulés de façon à induire les consommateurs en erreur. L’enjeu économique est important puisque le saumon d’élevage constitue la deuxième recette d’exportation pour la Norvège et que 7 saumons sur 10 consommés en France viennent de Norvège.

La santé des citoyens doit cependant prévaloir sur les intérêts économiques des producteurs norvégiens et distributeurs français.

Ainsi l’étude n’analyse que trois composants chimiques alors que le saumon d’élevage contient de nombreux autres produits dangereux pour la santé (voir la note publiée sur le site d’EELV). Les conseils se fondent par ailleurs sur des méthodes d’évaluation de la toxicité traditionnelle où « la quantité fait le poison ». Pourtant, de nombreuses études montrent que certains produits, tels que les perturbateurs endocriniens, affectent la santé à très faible dose, sans même parler des potentiels « effets cocktail » du au mélange de différents composants chimiques.

Tous ces éléments toxiques se retrouvent en bout de chaine alimentaire dans les gros poissons comme le thon ou le saumon. Et les conditions d’élevage catastrophiques accroissent encore les risques pour la santé des consommateurs, l’environnement et le bien-être animal.

En conséquence, EELV appelle à une révision des recommandations émanant des autorités sanitaires françaises et européennes et à établir des contrôles stricts sur tous les produits toxiques connus pour être présents dans le saumon y compris le DDT et les pesticides toxaphènes. Plus que jamais, l’étiquetage nutritionnel, prévu dans le projet de loi santé publique, est nécessaire pour informer correctement les consommateurs des aliments à éviter ou à privilégier.

EELV soutient par ailleurs les demandes des écologistes norvégiens de mettre toutes les fermes de saumon d’élevage dans des piscines étanches sur terre ferme. C’est en effet le seul moyen de contrôler les déchets, d’élever des saumons non infestés de poux et de protéger l’environnement qui est terriblement affecté par les fermes flottante.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux