Les chefs d’État européens semblaient avoir pris la mesure de la crise que traverse l’Union : quelques semaines après le Brexit, ils se sont réunis hier à Bratislava pour un sommet pendant lequel ils ont réaffirmé leur détermination à assurer le succès de l’Union européenne.

Les chefs d’État, emmenés par « le couple franco-allemand”, ont toutefois adopté un agenda de travail dont aucune mesure ne permettra cette relance de la construction européenne qu’ils appellent de leurs vœux.

Aucune décision n’y a notamment été prise pour améliorer la démocratie européenne. Pire : la protection de la souveraineté européenne n’a été abordée que sous l’angle d’une insertion dans des “marchés ouverts” et plus de mesures de protection contre les afflux de “migrant-es”. Rien non plus sur les graves crises financières et économiques traversées par les pays du Sud de l’Europe, notamment la Grèce sur laquelle pèse à la fois l’accueil de milliers de réfugié-es, la destruction du système économique et sociale, l’hébergement des responsables du coup d’État en Turquie…

Europe Écologie – Les Verts rappelle que nulle souveraineté ne sera préservée dans le cadre des marchés globaux de libre-échange que constituent le TAFTA, le CETA, le TISA ou les accords avec l’Afrique. De la même manière, l’Union ne pourra survivre sans budget et ressources propres ni sans un socle de protection sociale pour toutes et tous : l’instauration d’un salaire minimum européen et leur convergence, un salaire maximum, un revenu de base universel, une protection sociale européenne ; nous soutenons aussi la proposition italienne de mise en place d’une assurance chômage européenne. Enfin, toute souveraineté dépendant de notre capacité à préserver notre environnement et nos ressources, l’Union doit au plus vite ratifier et mettre en oeuvre l’Accord de Paris, notamment en conditionnant au respect des engagements climatiques les investissements réalisés à travers le “fonds Juncker”.

Les écologistes défendent depuis longtemps la mise en place d’une politique extérieure, de sécurité et de défense commune. Celle-ci ne se limite pas à la protection de nos frontières et au rétablissement des frontières intra-UE. L’Union doit assumer ses valeurs de solidarité en respectant les accords de Genève sur les réfugié-es et en révisant le système Dublin afin d’assurer une répartition équitable de ceux-ci sur le territoire tout en respectant leurs droits.

L’Union européenne ne peut se poursuivre dans la liberté des biens et de la monnaie sans assurer le soutien et la solidarité des peuples. Les élections européennes de 2019 devront aboutir sur la mise en place d’une Constituante, dont les traités fondateurs incluraient un socle social de base ainsi qu’un Traité environnemental permettant la protection du climat et de nos ressources.

Marie Toussaint, déléguée à l’Europe
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux