Le mois de décembre est traditionnellement le moment où la générosité des citoyen·nes est largement sollicitée par les fondations qui collectent des fonds pour la recherche médicale. Les campagnes sont fortement médiatisées et chacun·e souhaite contribuer par son don à l’éradication ou au traitement de maladies mortelles ou gravement invalidantes. Des dizaines de millions d’euros sont ainsi collectés. À cette occasion, EELV souhaite interpeller les chercheuses/eurs, les malades et leurs proches ainsi que les législatrices/teurs sur la question de l’expérimentation animale.

En France, la recherche médicale s’appuie presque exclusivement sur l’expérimentation animale, tant pour l’étude des pathologies que pour leur traitement ; y compris en utilisant de très nombreux animaux génétiquement modifiés. L’écart se creuse avec nos voisins européens, lesquels développent des méthodes alternatives innovantes.

Alors que la société est en attente d’une meilleure prise en compte de la condition des animaux par les pouvoirs publics, la possibilité n’est pas laissée aux citoyen·nes qui le souhaitent de faire des dons pour une recherche non animale. Celles et ceux qui souhaitent soutenir une recherche sans animaux peuvent se tourner vers la Fondation Descartes qui finance – entre autres grâce aux dons – le développement de tests in vitro sur cellules humaines en toxicologie ainsi qu’un projet sur les méthodes d’apprentissage en simulation pour les étudiant·es en médecine. Il existe aussi le Fonds EthicScience qui soutient le développement de programmes de recherche en santé humaine sans expérimentation animale.

Pour accompagner la transition vers une recherche sans utilisation d’animaux, EELV,  la Commission Condition Animale et la commission Santé demandent :

  • la création d’un centre national pour le développement des méthodes alternatives non animales dont la direction devra être assurée par des expert·es indépendant·es pour éviter tout conflit d’intérêt ;
  • une transparence totale sur la manière dont les moyens collectés sont utilisés et sur les bénéfices concrets pour les malades ;
  • rendre systématiques les évaluations permettant de comparer résultats escomptés/attendus et résultats obtenus ;
  • dans le cas de la recherche sur les myopathies, communiquer le nombre d’animaux utilisés depuis 10 ans, en précisant leurs espèces et les finalités précises ;
  • expliquer l’écart entre les résultats constatés et annoncés chez les animaux et ceux chez les humains. En effet, chaque année, des « pistes prometteuses » sont évoquées car des traitements se sont montrés efficaces sur les animaux parfois même déclarés « guéris ». Les résultats ne semblent pas aussi spectaculaires chez les patients humains (des molécules parviennent pour l’instant uniquement à « stabiliser » certaines myopathies).

Illustration Olga-Svart