Le rapport du GIEC paru hier est sans appel : nous devons changer notre modèle agricole et alimentaire qui détruit la nature et génère un tiers des émissions de gaz à effet de serre mondiales.

Si, aujourd’hui, l’agriculture fait partie du problème, elle peut aussi être la solution. Le modèle actuel repose sur une agriculture intensive qui entraîne la disparition des petites exploitations et de l’activité économique qui les accompagne, une explosion des maladies liées à l’alimentation (diabète, obésité, maladies cardiovasculaires) à cause d’une alimentation déséquilibrée, un usage massif de pesticides (qui entrainent des maladies chez les agriculteurs et les consommateurs/trices) et de fertilisants (qui dégradent la qualité des aliments et de l’eau) et est très gourmande en eau.

Ce modèle des années 50 ne correspond plus ni aux besoins actuels ni à l’urgence climatique. Il faut le réorienter vers l’agroécologie qui permettra de contribuer à la sécurité alimentaire en produisant moins pour produire mieux. Par ailleurs, elle entraine une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 36% et préserve la biodiversité puisqu’elle recrée des habitats agricoles favorables aux espèces. Enfin, elle permet de faire des économies d’eau et la sécheresse actuelle montre à quel point cela est indispensable.

L’Europe est l’échelon le plus pertinent pour agir. C’est pourquoi les écologistes veulent que la Politique agricole commune (PAC) devienne la Politique alimentaire et agricole commune (PAAC) et que l’enveloppe de 60 milliards d’euros soit utilisée pour bâtir une agriculture paysanne et biologique qui fait confiance aux paysans et à leurs connaissances des sols plutôt qu’à l’agrobusiness.

Les écologistes demandent également qu’il soit mis fin aux accords de libre-échange qui entraînent, notamment, une augmentation des importations de viande ou de céréales produits à l’autre bout du monde dans des conditions qui ne correspondent pas aux normes européennes.

Depuis de nombreuses années, les écologistes le disent : produire moins pour produire mieux, manger moins, mais manger des aliments de meilleure qualité, produits localement, moins transformés, est la solution pour améliorer à la fois notre environnement et notre santé et créer des emplois locaux. Il faut pour cela une véritable ambition politique car un accompagnement financier est indispensable pour que justice environnementale et justice sociale aillent de pair.

Depuis de nombreuses années, les écologistes le disent : produire moins pour produire mieux, manger moins, mais manger des aliments de meilleure qualité, produits localement, moins transformés, est la solution pour améliorer à la fois notre environnement et notre santé et créer des emplois locaux. Il faut pour cela une véritable ambition politique car un accompagnement financier est indispensable pour que justice environnementale et justice sociale aillent de pair.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole